Niger : le Père Noël est une ordure... radioactive
L'Assemblée Générale des actionnaires d'Areva s'ouvre ce jeudi à Paris. Au Niger, en guise de cadeau de Noël à la population, la société minière Somaïr (groupe Areva) a répandu 200 000 litres de déchets extrêmement radioactifs dans l'environnement, à seulement 3,5 km de la ville d'Arlit (voir ici) ; 3 hectares se trouvent ainsi très gravement contaminés. A l'origine de cette pollution, la rupture (le 11 décembre dernier) des digues de bassins de décantation, qui contiennent des éléments radioactifs spécialement toxiques. Scandale, vous avez dit scandale ?...
"Cette grave contamination montre la négligence criminelle dont Areva fait régulièrement preuve", dénonce le Réseau "Sortir du Nucléaire". "Le groupe français sacrifie sans aucun état d'âme la santé des Nigériens pour alimenter les réacteurs nucléaires en uranium". Alors que les Français s'apprêtent à passer les fêtes éclairés et chauffés en partie avec de l'uranium du Niger (près de 20% de l'uranium utilisé dans les réacteurs nucléaires en France provient en effet des mines d'uranium de ce pays africain - voir ici), les Nigériens font les frais de l'exploitation de ce minerai. Est-il encore utile de rappeler que l'industrie nucléaire est spécialement dangereuse et polluante ? Le Réseau a d'ailleurs fait condamner Areva il y a quelques mois, suite à la pollution radioactive des eaux près du Tricastin en 2008 (voir notre article).
Malheureusement, la priorité d'Areva n'est ni l'environnement, ni la santé, ni la loi... Ses actionnaires se réunissent ce jeudi pour discuter argent et augmenter le capital du Groupe. Ils viennent d'ailleurs d'obtenir 300 millions d'euros des caisses de l'Etat, et s'apprêtent à accepter les pétrodollars du Koweït, une monarchie autoritaire peu soucieuse des Droits de l'Homme...
Dénonçant ce nouveau scandale sanitaire entièrement imputable au nucléaire, le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle son exigence d'une sortie définitive du nucléaire civil et militaire : "Une politique énergétique respectueuse des ressources naturelles, de l'environnement, de la santé publique et des droits fondamentaux est parfaitement réaliste : ce n'est qu'une affaire de volonté politique !", martèle-t-il.