Nouvelle REP, pour les extincteurs : Récylum, dans le feu de l'action
A la demande de fabricants de ces matériels, Récylum a réalisé une étude de préfiguration de la filière de recyclage des petits appareils extincteurs. Celle-ci ayant conclu à l’existence de nombreuses synergies entre les DEEE et les extincteurs, ne serait ce que du fait que certains producteurs d’extincteurs sont déjà adhérents de Récylum (de nombreux points de collecte des lampes ou DEEE Pro pourront donc favoriser la collecte de ces appareils sans que cela pose de problème de logistique supplémentaire et coûteux), il coulait de source que l'éco-organisme ne serait pas long à solliciter un agrément pour mener à bien cette nouvelle mission.
Il ne faut pas imaginer pour autant que l'on part de rien : le recyclage des extincteurs existe déjà en France. Ces appareils font partie de la famille des corps creux sous pression (vides ou pleins) comme les bouteilles de gaz et doivent être traités dans une filière spécifique de la même manière que les composants qu'ils contiennent (que ce soit l’eau, le dioxyde de carbone ou les produits chimiques secs), peuvent aussi les rendre dangereux s'ils sont éliminés de manière inappropriée. Les extincteurs destinés au grand public, qu'ils soient portatifs, mobiles, fixes, à eau, mousse, poudre ou gaz, sont des déchets dangereux, une fois qu'ils sont hors d'usage.
Outre l'obligation de contrôle et de maintenance réguliers et étant donné les éléments constituant les extincteurs, il a bien évidemment été indispensable de mettre en place des systèmes de récupération, de traitement et de recyclage permettant la valorisation de ceux-ci (ce qui avait pour objectif, historiquement, de détériorer la couche d'ozone).
Des entités telles que Sicli (avec UTC F&S Services), ou encore DI Services Solutions Déchets mettent en œuvre des prestations de traitement et de recyclage de ces engins très particuliers, et ce dans le cadre de leur engagement concrétisé par une certification ISO 9001 pour l’activité de traitement des déchets, une autorisation préfectorale pour la fabrication et le recyclage d’extincteurs, une certification de recyclage Halon, une gestion des bordereaux de suivi des déchets, une émission des certificats de dénaturation et un suivi des déchets jusqu’à leur élimination ou valorisation finale
On distingue alors d'une part, les agents extincteurs qui sont retirés et filtrés. Selon le type de poudre, celle-ci peut être valorisée en tant qu'agent organique dans l'industrie des engrais (comme le phosphate d'ammonium par exemple).
Les agents additifs sont eux aussi séparés de l'eau et incinérés ; les extincteurs au halon sont en revanche, neutralisés dans des installations spéciales à température élevée. Les cartouches de gaz servant à propulser le mélange sont quant à elles vidées puis détruites par perçage.
De l'autre côté, il reste la partie fonctionnelle à savoir le boîtier de l'extincteur. Celui-ci est composé de caoutchouc, ferreux, non-ferreux (aluminium) et plastique. Ces composants sont triés et recyclés par des filières spécialisées.
Pour ceux qui ne sont pas confiés à des professionnels (fournisseurs et/ou vérificateurs du bon état de l'extincteur), il reste la déchetterie, un exutoire auquel on pense le plus souvent : sauf que pour l'heure en effet, seule une minorité de déchetteries municipales accepte de récupérer aujourd’hui les extincteurs : du fait du nouvel agrément, Récylum sera désormais à la disposition des collectivités territoriales qui souhaiteront intégrer le réseau national de collecte.
Récylum travaillera ce nouveau périmètre d'action en étroite collaboration avec le Syfex (syndicat français de fabricants d’extincteurs fixes et mobiles) et le CCFA (Comité des Constructeurs Français d’Automobiles), qui inciteront leurs adhérents à remplir leurs obligations légales en rejoignant cette filière collective.
"Le dispositif de collecte prendra principalement appui sur les distributeurs de petits appareils extincteurs qui sont les mieux placés pour reprendre les appareils usagés de leurs clients lors de leur remplacement. Si dans un premier temps Récylum se tournera vers ses partenaires historiques (magasins de bricolage, déchèteries professionnelles et acteurs de la maintenance incendie), il accueillera ensuite dans son réseau de collecte les concessionnaires et vendeurs de pièces détachées automobiles, et les magasins d’accastillage qui le souhaiteront", indique l'éco-organisme.
L'objectif consistera à capter les petits modèles exclusivement (600 000 seraient vendus chaque année, selon Récylum), étant entendu qu'une fois arrivés en fin de vie, ils sont considérés comme des déchets diffus spécifiques (DDS), relevant de la catégorie 2, visée dans l’avis aux producteurs du 2 décembre 2016 précisant l’arrêté du 16 août 2012. Il s'agit des appareils à fonction extinctrice de charge nominale inférieure ou égale à 2 kg ou 2 l à poudre ou à mousse, contenant un agent extincteur autre que CO2 et halon hors aérosols à fonction extinctrice fixes ou portatifs vendus aux ménages ou aux professionnels.