OM : focus sur le traitement mécano-biologique
Le terme de traitement mécano-biologique (ou MBT, pour "Mechanical Biological Treatment" en anglais) couvre plusieurs combinaisons de procédés de traitement des déchets ménagers et assimilés résiduels qui ont en commun 2 grandes étapes : une préparation mécanique permettant de séparer les déchets organiques des non organiques, et un traitement par compostage ou méthanisation des déchets organiques séparés...
Les déchets non organiques peuvent être valorisés sous forme de matières premières secondaires ou énergétiquement ; le MBT permet en effet de préparer des combustibles solides de récupération (CSR ou RDF pour "Refuse Derived Fuel" - voir notre article). Dans le cas où aucune valorisation n'est possible, les déchets non organiques sont mis en centre de stockage.
Le MBT est une filière qui s'est développée fortement dans certains pays européens, notamment l'Allemagne, qui dispose d'une 50aine d'unités. Quant à la France, elle dispose actuellement de 3 unités (Mende, Lorient et Carpentras) ; il n'y a donc pas assez de données disponibles sur ce type d'installations dans notre pays, du fait des fortes variations possibles en fonction des choix de valorisation effectués, pour en quantifier le bilan effet de serre. Il est cependant possible de s'inspirer du bilan allemand, ainsi que d'un récente étude de la Commission européenne, pour dégager de grandes tendances sur les émissions de GES liées au MBT.
Chez nos voisins allemands et dans d'autres pays d'Europe, le traitement mécano-biologique sert notamment à diminuer la quantité de matière organique enfouie (conformément à leur réglementation nationale), ceci notamment pour réduire la production de biogaz des centres de stockage, et limiter le traitement des lixiviats.
En principe, la réduction de la production de biogaz en centre de stockage et la valorisation de déchets à fort pouvoir calorifique doivent permettre respectivement de limiter les émissions de méthane et de maximiser la récupération d'énergie, et donc les émission de gaz à effet de serre évitées. Cependant, une étude de l'Ademe indique qu'aujourd'hui, les résultats de suivi de sites de stockage recevant uniquement des déchets pré-traités sont quasi inexistants. Il reste donc à déterminer l'influence réelle du pré-traitement sur les émissions des installations de stockage et les pratiques d'exploitation (captage du gaz, compactage...).
Une autre étude, de la Commission européenne cette fois-ci, a quantifié de manière théorique les émissions de GES générées et évitées par un processus de MBT (considérant la valorisation énergétique de la fraction non organique). Divers scénarios ont été considérés, selon une plus ou moins grande stabilisation du compost produit : dans tous les cas, il ressort du bilan global du traitement que le traitement mécano-biologique permettrait d'éviter des émissions de gaz à effet de serre, entre 30 et 400 kg de CO2 par tonne traitée selon les scénarios.