OPA de Mittal-Arcelor : on avance doucement...
Si les dirigeants de chacun des deux groupes sidérurgistes déclarent qu'ils sont aussi déterminés à camper sur leur position, il n'en reste pas moins que les approches en vue d'établir des discussions sur les modalités financières de ce rapprochement se multiplient. Le lancement de l'offre devrait s'effectuer comme prévu, même si l'accord de la Commission européenne a été retardé au 7 juin au lieu du 19 mai...
Lakhmi Mittal, dans un entretien au Monde, vient de confirmer qu'il est certain d'obtenir l'accord d'une majorité d'actionnaires d'Arcelor "compte tenu du fort intérêt stratégique, éconmique et industriel de notre offre".Il a aussi rappelé que ce rapprochement était une une opportunité fantastique pour créer un véritable champion européen au profit des actionnaires, salariés d'Arcelor et de Mittal. Mais, il n'en reste pas moins que, face à la défense et l'opposition du conseil d'administration d'Arcelor, Mittal a été contraint de commencer à revoir les conditions de son offre :
modification de l'attribution des droits de vote aux actions détenues par sa famille, même si le seuil de la détention de 50% des actions par sa famille est toujours exigée
nomination de François Pinault au conseil d'administration de Mittal
proposition d'un conseil d'administration pour le nouvel ensemble composé de six membres de Mittal, six issus d'Arcelor et deux indépendants sont bien.
Si ces premières avancées ont été jugées comme purement tactiques par les responsables d'Arcelor, cela n'empêchait pas, dans le communiqué du 8 mai, de confirmer qu'on " était prêt à rencontrer M. Mittal à condition d'être en possession d'informations suffisantes pour évaluer les intentions de Mittal Steel quant à son projet industriel et social et son plan de développement, quant à la valeur de ses actions ainsi que les éléments justifiant la logique stratégique de la fusion des deux groupes et ses opinions relatives à la gouvernance d'entreprise."
Dans ce contexte, et avant même le lancement de l'OPA, il semble bien qu'en coulisse, les discussions et les négociations ont commencé.