ORC : Enogia équipe une unité de méthanisation
La start-up marseillaise Enogia, spécialisée dans les systèmes ORC (Organic Rankine Cycle) permettant de convertir la chaleur perdue en électricité, vient d’installer sur une unité de méthanisation d’une exploitation agricole une petite turbine très innovante, fonctionnant comme une centrale électrique. C’est la première fois en France qu’un système ORC est installé pour une unité de petite puissance (100 kW)...
Christophe et Sévérine Aubry, agriculteurs près de Saint Brieuc dans les Côtes-d’Armor, viennent de mettre en service une unité de méthanisation avec cogénérateur assortie du système ORC Enogia dans leur exploitation de Ker-Noe.
L’objectif est triple :
valoriser le biogaz issu des déchets agricoles (fumier, matières végétales) au travers de la combustion du biogaz dans un moteur de cogénération (100 kW) ;
valoriser la chaleur perdue contenue dans les gaz d'échappement du moteur grâce au système ORC (5 à 7 kW supplémentaires) ;
valoriser les déchets agricoles, le digestat produit à l’issue du procédé de méthanisation pouvant être utilisé à l’épandage sur toutes les cultures, ce qui permet de réduire de près de 50%, voire supprimer, l’utilisation d’engrais azotés.
Le principe du système ORC est de transformer la chaleur émise par le moteur en énergie utile via un fluide de travail. Au contact des gaz d’échappement, le fluide se transforme en vapeur sous pression, laquelle va alimenter une turbine. La rotation de cette turbine produit alors de l’électricité. Les petites turbines (d’une gamme de puissance entre 5 et 100 kW) commercialisées par Enogia sont co-développées avec IFP Energies nouvelles. Fonctionnant comme une petite centrale électrique, ces turbines possèdent très peu de pièces d’usures et très peu de pièces en mouvement relatif, ce qui leur confère une grande fiabilité et nécessite peu d'entretien comparé aux solutions basées sur des machines à piston ou à vis sans fin.
La turbine installée à Ker-Noe, tout à fait adaptée au moteur de cogénération de 100 kW mis en place sur cette exploitation, permettra de produire entre 5 et 7% d’électricité additionnelle. Le retour sur investissement est estimé à 3 ans.