Avis aux électeurs qui penseraient que je suis hors sujet : pas un mot sur le délabrement industriel du pays, promis, mais du propos sur le démantèlement des DEEE et autres recyclages des tubes cathodiques. Le déchet électronique et cathodique … Tout le monde en parle, du moins en ce moment (voir DEEE : Accord pour une directive). Et, il en est qui le travaillent. C’est le cas de Joris van den Driessche et de Rolf Jeker qui ont entrepris, en juillet 2010, de monter une structure en France…
Ex administrateur-délégué chez Sims Recycling Solutions, responsable pour La Belgique et La France, Joris van den Driessche n’est pas homme à se laisser monter sur les pieds : en désaccord avec la nouvelle stratégie de l’entreprise, il a tourné les talons…
Anciennement propriétaire et directeur Général de Immark Suisse, France, Italie et Allemagne, Rolf Jeker a l’expérience du DEEE : après avoir vendu Immark Suisse et France, il reste consultant pour Immark Suisse, a conservé Immark Allemagne et Immark Italie dont il est propriétaire et patron.
C’est tout naturellement ou presque qu’il s’est associé au projet Out Of Use France SARL, tandis qu’il fait partie aussi, de la direction de EERA (fédération Européenne des sociétés de DEEE).
Les deux fondateurs achètent et vendent en vrac des métaux non ferreux, achètent à la pièce afin de les valoriser, des DEEE (en B2B et B2C). Pour faire court, l’activité de la jeune société consiste à recycler les tubes cathodiques nus de TV et d’écrans. Mais également à acheter des fractions générées par le démontage DEEE (câbles, déviateurs, cartes pauvres, cartes riches, plastiques etc.), à reprendre des DEEE bureautiques et des conteneurs usagés d’encre ou toner (imprimantes).
Pour ce faire, les deux dirigeants ont des partenaires de qualité qui bénéficient de belles références dans le métier …
AC2E, qui fait partie du groupe LFP (Le Floch Dépollution), présidé par Jean-Pierre Van Baelinghem, une société qui fait les opérations techniques sur sites à Frontenay Rohan Rohan et Le Fuilet.
Jansen BV (Pays-Bas), en charge du traitement des tubes cathodiques nus : après une première intervention au Fuilet, le verre est dirigé vers Jansen.
Recyca (Belgique) a pour mission de préparer les toners (provenant des imprimantes laser) et les cartouches d’encre (provenant des imprimantes jet d’encre) en vue d’une réutilisation.
Basée en Ile de France, à Mantes la Jolie, pour la partie administrative, l’entreprise dispose à, ce jour de deux sites :
Le premier, à Frontenay Rohan Rohan (Poitou Charentes), qui occupe 5 personnes, le responsable de site et quatre opérateurs. Là, on procède au regroupement des DEEE, au démantèlement des écrans, au broyage des cartes pauvres (capacité de 20 tonnes/jour), au regroupement des cartes riches, UC et mémoires et enfin, au regroupement des toners et des cartouches, pour un premier tri.
Le second est basé au Fuilet (Maine et Loire) qui a généré 3 emplois, celui du responsable du site et de deux opérateurs. Il s’agit d’un site de traitement des tubes cathodiques nus.
On y procède aussi, au broyage du verre, à l’enlèvement du fer et à celui des enlèvements des luminophores. La machine qui y est installée dispose d’une capacité de 60 tonnes/heures.
"Nous travaillons avec des centres de démantèlement qui nous vendent les fractions résultant du process de démantèlement, tels que tubes cathodiques nus, cartes pauvres, câble, déviateurs, disques durs, lecteurs CD-DVD, toners et cartouches qui sortent de la dépollution des imprimantes, etc. Mais égalemet en B2B, avec de grandes sociétés qui font appel à nous pour l’enlèvement de leurs DEEE bureautiques ou encore des déchets DEEE de production".
Mais l'entreprise est en mesure aussi, puisque cela fait partie de ses compétences, de procéder à des destructions sous contrôle des clients ou à des destructions d'enregistrements, reportages, vidéos, pour des fractions ‘sensibles’.
"Nous tenons à une traçabilité totale. Aussi, nous suivons les fractions de déchet jusqu'au moment où elles sont transformées en matières premières recyclées et ne pratiquons absolument pas d’exportations vers la Chine", tient à préciser Joris van den Driessche … "Il va de soi que nous délivrons les attestations de destruction et bilans matières, à chacun de nos fournisseurs de déchets".