Papiers cartons : Copacel est ravie du statut maintenu, de déchet
L’industrie papetière française se réjouit du rejet, par le Parlement européen, de la proposition de la Commission européenne relative à la sortie du statut de déchet des papiers et cartons usagés. Le Parlement, lors de son vote en séance plénière du 10 décembre 2013, a suivi à une large majorité l’avis de son Comité Environnement : il a en effet, considéré que la Commission européenne n’avait pas suffisamment analysé les impacts du projet de texte définissant les conditions que doivent remplir les papiers et cartons usagés pour ne plus être considérés comme des déchets. Le Président de Copacel, Yves Herbault, ne cache pas sa joie : « cette décision du Parlement, qui favorise l’utilisation dans l’espace européen des papiers et cartons récupérés, contribue à ce que l’industrie papetière demeure un acteur majeur de la filière du recyclage ». Fort bien... Comme si c'était si simple...
Les parlementaires ont notamment mis en avant que la proposition de la Commission européenne était de nature à compromettre l’augmentation du taux de recyclage des papiers et cartons en Europe, qui a déjà atteint une valeur élevée, voisine de 72 %. Encore faudrait-il savoir à quel niveau de la chaine on peut commencer à parler de recyclage : en sortie de centre de tri et ou d'entreprise préparant la matière, ou à l'usine consommatrice de ces matières?
Il est clair en tout cas que le projet de la Commission aurait peut-être bien cautionné (sans le dire haut et fort) l’exportation extraeuropéenne des papiers et cartons recyclés, tant redoutée et décriée par les industriels, qui répètent depuis quelques années que ces exportations privent l’industrie papetière française d’une ressource indispensable à son approvisionnement.
Le problème, et il est de taille, c'est que l'industrie papetière ne peut pas absorber l'intégralité des quantités recyclées dans notre pays. Et pour cause ! Ce n'est pas parce qu'elle est mauvaise en soi, bien évidemment, mais parce qu'on emballe de plus en plus de produits ailleurs qu'en France, ailleurs qu'en Europe, au bénéfice de pays où l'on produit à bas coûts. Au fil du temps, via des campagnes marketing bien ficelées, le consommateur occidental a cru y trouver son compte, faire des économies... Mais in fine, ce bon marché coûte cher puisqu'il génère des fermetures d'usines à répétition et donc, du chomage et par conséquent, des emballages en moins à produire sur un territoire désindustrialisé qui a de moins en moins de produits à emballer... Triste réalité que celle là...