Papiers cartons : la grande famille des « récupérateurs » perd l'un des siens

 Le métier, celui de la « récupération », il en a hérité de ses ascendants, et en a été fier ; il a travaillé « dur », développé l'entreprise, avant de transmettre le flambeau à ses fils, Pascal et Vincent. Honorablement connues, la famille tout comme l'entreprise Schroll ont de longue date, bénéficié d'une belle et bonne réputation du côté de Strasbourg, mais pas seulement... Aussi, c'est avec émotion que nous apprenons le décès du patriarche : François Schroll a quitté ce monde jeudi 14 février. Il aurait eu 93 ans le 11 juin prochain...

 La récupération est le métier de la famille depuis 1892, à Strasbourg ; c'est sous l'impulsion de Louis Fernand Schroll qui sillonne l'Alsace pour récupérer papiers et cartons auprès des relieurs et des imprimeurs, que l'activité débute. Les déchets ainsi récupérés sont ensuite livrés à la fabrique de cartons allemande Koehler pour être utilisés comme matières premières. Chargée de cartons neufs au retour, l'entreprise Schroll fournit les relieurs et imprimeurs de Strasbourg. Le circuit du recyclage même si on parlait alors de récupération, était bouclé : collecte, tri, conditionnement, approvisionnement, fabrication et distribution.
En 1914 Louis Schroll, 2ème du nom, reprend le flambeau avant de la transmettre à son tour, au début des années 1960, à ses deux fils, Louis et François Schroll qui adapteront leur métier pour répondre aux nouvelles demandes de leurs clients : développement logistique, installation de bennes sur les lieux de production des déchets, ramassage régulier, stockage et tri de vieux papiers.

Né peu après la 1ère Guerre mondiale, le 11 juin 1925, François Schroll est donc « tombé dans la marmite » dès sa plus tendre enfance et n'a jamais été avare, à chacune de nos rencontres, lorsqu'il s'agissait de conter par le menu, toujours souriant, le quotidien de « son » époque, de ce métier, son métier dont il était si fier et dont il parlait avec tant de noblesse...
En toute logique, comme il aimait le dire, il a « pris la suite », comme cela se faisait si souvent, a travaillé dur tout comme ses compères, tant il est vrai que ce n'était pas un métier de fainéant, que celui de récupérateur.
Et puis, avec son frère, il a développé l'activité qui est progressivement passée du stade de la récupération à celui du recyclage des matières, a investi, s'est investi, s'est forgé une très belle réputation en misant sur la qualité des matières premières recyclées commercialisées et sur la réactivité, avant de transmettre le flambeau, à savoir une bien belle entreprise restée familiale, à ses fils Vincent et Pascal, qui poursuivent dans la modernité, mais avec la même philosophie, ce métier ancestral : 470 collaborateurs à ce jour, répartis sur 21 sites, collectent et valorisent 855 000 tonnes de déchets par an.

Convaincus qu'être syndiqué consiste d'abord à renforcer le poids d'une entreprise, qu'adhérer, c’est être mieux informé de l’évolution de la législation, c’est apprendre aussi à mieux défendre les intérêts d'un métier, c'est partager ses problématiques tout en renforçant la confraternité entre les membres, François et Louis Schroll n'ont pas été les derniers à rallier Federec et à inscrire leur entreprise au tableau des adhérents de la Fédération, François ayant d'ailleurs présidé Federec Est...

 Une page se tourne aujourd'hui, même si le grand livre de l’existence invitera sa descendance à poursuivre l’histoire familiale : c'est avec beaucoup d'émotion que nous avons appris que François Schroll s'est éteint ce 14 février, à plus de 92 ans.
Ses obsèques auront lieu le 20 février, à 14h30.
Rendez-vous est donné pour un dernier hommage en l'Église Saint Ignace
8 rue Welsch