Papiers-cartons : la part du recyclé aura progressé en 2012
Le Groupement français des papetiers utilisateurs de papiers recyclés (mieux connu sous le nom de Revipap) vient de publier une note faisant le bilan des 9 premiers mois de l'année 2012. Avec un taux dʼutilisation en hausse à 61,6%, la part de la fibre recyclée réintroduite en papeterie cartonnerie est en progression après 2 années de fléchissement sous la barre des 60% La taux de récupération a connu quant à lui une hausse limitée et atteint 79,6%...
Les 9 premiers mois de lʼannée font apparaître un recul significatif de la production de papiers et cartons neufs (-6,7% par rapport à la même période 2011). Dans le même temps la consommation globale de papiers et cartons récyclés en France (3 726 kilotonnes, ou KT) connaît un recul plus limité et ce, malgré certains incidents de production et arrêts de capacité. Cette tendance affecte autant les sortes à désencrer (-5,8%) que les sortes supérieures (-5,4%). La consommation des sortes ordinaires (emballages usagés pour lʼessentiel) connaît une situation contrastée : en légère hausse pour les CCR (Caisses et Cartons de Récupération), alors que celle des mêlés plonge avec -18,5%. "Ceci confirme que 'lʼinstitutionnalisation' du tri et lʼamélioration de ses performances limite la disponibilité des mêlés", note Revipap.
De son côté, la récupération des tonnages (5 448 KT) a connu une hausse limitée de +2,4%, dans un contexte de production et de consommation de papiers et cartons en recul. Le taux de récupération gagne de ce fait 7,4 points par rapport à la même période 2011 et atteint 79,6%, "un résultat probant de lʼaugmentation de lʼefficacité des systèmes de REP et des efforts de collecte", selon le Groupement. On approche ainsi le seuil des 80%, mais il faut rappeler que le mode de calcul traditionnel de ce taux (référence à la consommation apparente de papiers et cartons) ne reflète plus correctement le gisement à récupérer, lequel est constitué pour une large part par des produits papier-carton importés (ex : emballages de produits importés).
"Au niveau des échanges, la France a confirmé sa position de net exportateur, du fait du développement insuffisant des capacités" de production sur notre territoire, poursuit Revipap. La progression du solde net est essentiellement le fait des sortes ordinaires (environ 98%), alors que la situation des autres sortes est plus équilibrée. La France conserve sa position traditionnelle de plaque tournante des échanges avec des exportations en hausse modérée (2 286 KT, +8,8%) et des volumes dʼimport en baisse significative (548 KT, soit -17,3%) qui pourrait traduire un début de recentrage du recyclage sur la France, sachant toutefois que cʼest plus de 40% de la collecte qui est exportée (22% des exportations allant vers lʼAsie) et que la disponibilité croissante des matières ne bénéficie encore que trop partiellement au développement de lʼindustrie papetière nationale, indique en substance le Groupement. Les échanges vers les partenaires européens progressent modérément (+4,6%), avec pour premières destinations lʼEspagne, suivie par lʼAllemagne, soit 50% des exportations pour ces 2 pays.
"Dans cet environnement, les marchés ont connu en début dʼannée une tension exceptionnelle sur les sortes ordinaires qui sʼest poursuivie jusquʼà lʼété. Lʼorientation générale est à la baisse et si les prix restent élevés, ils sont revenus à un niveau plus normal. Les ferments de nouvelles tensions devraient rester passagers. Quant aux perspectives, elles sont étroitement dépendantes de lʼévolution de la situation économique globale et marquées par de grandes incertitudes", conclut Revipap.