Papiers cartons : satisfaction de l'industrie
L’industrie française des papiers cartons affiche sa satisfaction de pouvoir annoncer quelques avancées significatives … Avec un taux de recyclage à hauteur de 61% d’après les premières données 2007, l’industrie française du recyclage des papiers et cartons conforte en effet la dynamique mise en place depuis 20 ans, appuyée par un engagement, avec l’ensemble de ses partenaires, pour développer et optimiser la chaîne du recyclage des papiers et cartons. Le déploiement de ces efforts s’inscrit dans un challenge plus global lié aux impacts positifs du recyclage qui constitue une chance industrielle pour nos sociétés et un élément-clé de leur développement durable.
Ce challenge se traduit par les objectifs ambitieux que s’est donnée l’industrie papetière européenne avec un taux de recyclage des papiers et cartons de 66% à l’horizon 2010 et par la volonté de l’Union Européenne d’aller vers une société du recyclage.
Avec un taux d’utilisation proche des 62% en 2007, la place de la fibre recyclée dans la production de papiers et cartons marque un nouveau progrès, confortant l’évolution de fond enregistrée depuis ces 10 dernières années avec une progression de 53% du recyclage.
Le recyclage des papiers et cartons est devenue sans conteste une activité industrielle à grande échelle (6 millions de tonnes consommées en France, près de 50 millions de tonnes en Europe), largement représentée sur tout le territoire du fait de sa proximité des sources de consommation et qui permet de maintenir en région des industries de base créatrices d’activité et d’emploi.
C’est un avantage-clé en termes de développement durable. En réutilisant plusieurs fois la matière neuve et en allongeant ainsi sa durée de vie, il permet de disposer de matières premières en faisant l’économie des impacts liés tant au prélèvement et à l’extraction de la matière neuve qu’aux opérations de traitement des déchets. C’est enfin un acteur-clé de la gestion des déchets (la quantité de produits papiers-cartons usagés à éliminer a été réduite de 45%) comme de l’économie globale des déchets (contribution financière directe de 400 millions d’euros en 2005).
L’industrie papetière française entend bien renforcer cette dynamique. En effet, ses résultats, s’ils se situent dans la moyenne des pays européens (6e rang en termes de récupération des papiers et cartons usagés), sont encore à un niveau inférieur à l’objectif 2010 d’un taux de recyclage à 66% fixé par la Déclaration Européenne de Valorisation des Papiers et Cartons de septembre 2006. Signé par un cercle élargi de partenaires (papetiers, récupérateurs, transformateurs), cet engagement européen propose de plus une démarche ambitieuse concernant la prévention, l’éco-conception et la recherche constante de la qualité des produits récupérés à recycler.
Nos efforts doivent également s’inscrire dans la montée en puissance des obligations de valorisation et de recyclage des déchets : révision de la Directive Européenne « Emballage et Déchets d’emballages », décret français sur les Emballages Industriels et Commerciaux.
- Schéma du recyclage du papier -
En France, la mobilisation de l’ensemble des partenaires (tous circuits confondus) a permis d’obtenir des progrès très significatifs de la collecte et de la récupération.
La récupération et le recyclage des emballages a atteint en 2006 un taux de recyclage de 80%, soit 4 emballages en papier-carton sur 5. Ils continuent de bénéficier de la dynamique mise en place pour les emballages ménagers via les sociétés agréées et avec l’engagement déterminé de l’organisme de reprise de la filière de l’emballage en papier-carton, REVIPAC créé dès 1993. La responsabilisation accrue de l’ensemble des acteurs de la chaîne Emballages Industriels et Commerciaux devrait conforter des performances, qui dépassent les objectifs européens.
Point de départ d’un démarrage significatif des collectes du circuit municipal, les engagements pris en 1988 à travers le Protocole d’Accord pour la collecte des journaux et magazines se traduisent par des résultats probants avec 1 million de tonnes recyclées pour une population de 47 millions d’habitants en 2006.
L’arrivée du dispositif Ecofolio pour les produits graphiques fixés par le décret 2006-239 constitue une étape supplémentaire dans les nouvelles modalités de gestion des flux municipaux. L’industrie papetière a pris un certain nombre d’engagements à la fois pour faciliter le recyclage de ces produits et pour apporter son concours au démarrage et au bon fonctionnement du dispositif.
Pour parachever le développement de la récupération-recyclage des papiers-cartons usagés, REVIPAP travaille à la sensibilisation à la collecte des papiers de bureaux et à la recherche de solutions cadres permettant de débloquer ce gisement complexe. La nécessité de fédérer les actions pour obtenir la masse économique critique pourrait se traduire par un contrat du type du Protocole de 1988, dans lequel les collectivités territoriales pourraient servir de chef de file, avec une garantie de débouchés par l’industrie papetière.
L’industrie française du recyclage des papiers-cartons a entrepris depuis années un chantier important de « modernisation » de la chaîne de récupération-recyclage, en portant ses efforts sur l’amélioration du cadre des relations entre acteurs, le contrôle de la qualité des produits usagés et leur traçabilité …
création, en 2003, de l’attestation de recyclage qui garantit aux producteurs/détenteurs la valorisation finale de leurs déchets par un recyclage effectif, sous réserve de la traçabilité des produits concernés ;
mise en place en 2005, par Revipap et Federec Papier-Carton, des «Recommandations interprofessionnelles applicables à la filière récupération-recyclage des papiers-cartons», destinées à fixer les conditions générales d’un fonctionnement harmonieux des rapports entre les partenaires, les garanties de qualité des produits et les conditions de contrôle ;
poursuite des travaux menés au niveau européen quant à l’harmonisation des conditions d’approvisionnement et d’emploi (« Bonnes pratiques du contrôle global des papiers récupérés », «Recommandations pour un approvisionnement responsable, de la source à l’usine, en matière de papiers récupérés») sans oublier les chantiers en cours sur la traçabilité et les systèmes existants d’identification des papiers récupérés …
travaux menés sur la traçabilité des produits dans le cadre de l’AFNOR ;
mise en place par REVIPAC en partenariat avec Eco-Emballages d’un Comité d’évaluation de la Recyclabilité des Emballages Papier-Carton.
Fidèle à sa mission d’information et dans un contexte d’accélération des évolutions, Revipap a multiplié ses actions de partenariat et de sensibilisation :
coopération avec l’Ademe qui a été l’occasion d’élaborer trois documents de référence « Emballages Ménagers », « Emballages Industriels et Commerciaux », « Graphiques »
information en direction des partenaires de la chaîne : diffusion mensuelle des prix d’achat des produits récupérés (Relevé des prix sous le contrôle de KPMG) ; brochure sur le fonctionnement de la chaîne (brochure parue en septembre 2006 « Ensemble, renforçons la chaîne du recyclage »),
soutien de l’Union des Industries du Recyclage dans le cadre de colloques et de manifestations professionnelles.
La dernière initiative est l’ouverture d’un site Internet www.revipap.com permettant aux collectivités locales et aux détenteurs un accès privilégié et réservé à toutes les principales données sur la fin de vie des produits papiers-cartons usagés.
Le recyclage est devenu le cœur des industries de base et cette évolution devrait se poursuivre dans le futur. C’est une tendance lourde liée aux impacts positifs du recyclage en termes de sécurité de l’emploi et des approvisionnements et, plus largement, dans une perspective de développement durable.
La France doit elle aussi créer les conditions d’une société du recyclage ayant pour objectif l’allongement de la durée de la matière par sa réutilisation et faire un choix clair en faveur du développement d’une économie circulaire, approche qui permet :
de faire de la gestion des déchets, par nature coûteuse, un atout industriel pour notre économie,
de prendre en compte la gestion optimale des ressources naturelles,
d’introduire l’internalisation des coûts de fin de vie,
enfin, de passer définitivement d’une économie du déchet conçue comme un service d’élimination à une économie de production de matière et d’énergie.
Pour compléter l'information, lire notre exposé