Papiers : le bon sens, c’est peut-être de repartir en arrière

Le 29/01/2015 à 13:59  

Papiers : le bon sens, c’est peut-être de repartir en arrière

Collecte de papiers Revenir à la collecte en apport volontaire, bien moins chère, et pas nécessairement inefficace, pour revenir au bon sens (économique), ne serait peut-être pas une mauvaise idée. Le constat avait été fait, pour le verre, dès 2006, par Bernard Hérodin alors dirigeant d’Eco-Emballages qui avait confirmé que la collecte en porte à porte coûte 4 fois plus cher que celle organisée en apport volontaire. Il en va de même d’autres matériaux ; mais … c’est sans compter les petits têtus, sans doute attachés à l’idée de ratisser tout ce qui traine, quitte à multiplier les coûts par 3, au moins…

D’ores et déjà, des collectivités ont réfléchi à l’idée d’instaurer ou de réinstaller une collecte dédiée, en apport volontaire, via des conteneurs spécifiques, étudiés pour limiter les bêtises… Parce que le tri et la collecte en France coutent bigrement plus chers aux  collectivités qu’ailleurs en Europe. Compte tenu de la baisse des dotations de l’Etat, qui n’est pas sans impacter les budgets locaux (voir notamment "Cape" sur la suppression de la collecte des déchets verts), il est peut-être opportun de ré étudier la question de manière à faire efficace et à moindre coût…

Rappelons à cet égard, l’étude (cabinet Bio Intelligence Service à la demande d'Ecofolio) qui avait été rendue publique il y a un an environ, et qui, chiffres à l’appui constatait que l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, le Portugal, le Royaume Uni et la Suède, affichent un coût inférieur à celui de l’Hexagone… : le « coût de gestion » des papiers est de l’ordre de « 3,45 euros par habitant et par an » en France contre « entre 0,35 et 1,84 euro par habitant et par an » dans les autres pays… La différence essentielle tenant au fait que dans la plupart de ces pays, la collecte des papiers se pratique de manière séparée, ou au plus avec les cartons. C’est bien joli de mettre tout dans le même panier, à domicile… mais ce n’est pas sans conséquences notamment pour ce qui touche au nerf de la guerre : les pépettes…

Ce sujet n’est pas nouveau : il avait été débattu dans le cadre de la journée annuelle d’Amorce qui organise ses « Rencontres avec les éco-organismes » (dont la prochaine édition se tiendra début février, à Paris). Il  y a deux ans, déjà, en effet, on avait mis en évidence des coûts valant le détour… et des écarts qui écarquillent les yeux : environ 100 €/tonne pour une collecte en apport volontaire et en flux dédié, 200 €/tpnne pour une collecte en porte-à-porte et 500 €/tonne pour une collecte en flux mélangé avec les emballages… Le mélange avec un vrac de déchets d’emballages, générant évidemment, pour faire court, des opérations de tri plus sophistiquées et donc plus coûteuses…

A la suite de quoi, ou plutôt avant cela, il faut organiser, en conséquence, des financements importants… pour payer des coûts de gestion élevés. On prélève un peu, au nom de la REP, puis beaucoup plus, au fil du temps, sur chacun des metteurs sur le marché, pour redistribuer des sommes qui ne satisfont pas pour autant, les collectivités, pusiqu'elles ne couvrent pas leurs coûts… Il n’est pas difficile de constater en effet, l’explosion du prix de l'éco-contribution, tandis qu’il n’est pas plus compliqué de savoir que le secteur papetier subit une crise profonde (voir Papiers : des hommes du recyclage en colère), puisque la consommation de papier en France est en baisse et en berne…On voit donc bien que « ça cloche ». Il semblerait, dans ce contexte, qu’Ecofolio soit enclin à réorienter les aides (500 millions d'euros sur la période couvrant les années 2007-2017), afin de tenter de changer d’ère…