Papiers : le bon sens, c’est peut-être de repartir en arrière
Rappelons à cet égard, l’étude (cabinet Bio Intelligence Service à la demande d'Ecofolio) qui avait été rendue publique il y a un an environ, et qui, chiffres à l’appui constatait que l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, le Portugal, le Royaume Uni et la Suède, affichent un coût inférieur à celui de l’Hexagone… : le « coût de gestion » des papiers est de l’ordre de « 3,45 euros par habitant et par an » en France contre « entre 0,35 et 1,84 euro par habitant et par an » dans les autres pays… La différence essentielle tenant au fait que dans la plupart de ces pays, la collecte des papiers se pratique de manière séparée, ou au plus avec les cartons. C’est bien joli de mettre tout dans le même panier, à domicile… mais ce n’est pas sans conséquences notamment pour ce qui touche au nerf de la guerre : les pépettes…
Ce sujet n’est pas nouveau : il avait été débattu dans le cadre de la journée annuelle d’Amorce qui organise ses « Rencontres avec les éco-organismes » (dont la prochaine édition se tiendra début février, à Paris). Il y a deux ans, déjà, en effet, on avait mis en évidence des coûts valant le détour… et des écarts qui écarquillent les yeux : environ 100 €/tonne pour une collecte en apport volontaire et en flux dédié, 200 €/tpnne pour une collecte en porte-à-porte et 500 €/tonne pour une collecte en flux mélangé avec les emballages… Le mélange avec un vrac de déchets d’emballages, générant évidemment, pour faire court, des opérations de tri plus sophistiquées et donc plus coûteuses…
A la suite de quoi, ou plutôt avant cela, il faut organiser, en conséquence, des financements importants… pour payer des coûts de gestion élevés. On prélève un peu, au nom de la REP, puis beaucoup plus, au fil du temps, sur chacun des metteurs sur le marché, pour redistribuer des sommes qui ne satisfont pas pour autant, les collectivités, pusiqu'elles ne couvrent pas leurs coûts… Il n’est pas difficile de constater en effet, l’explosion du prix de l'éco-contribution, tandis qu’il n’est pas plus compliqué de savoir que le secteur papetier subit une crise profonde (voir Papiers : des hommes du recyclage en colère), puisque la consommation de papier en France est en baisse et en berne…On voit donc bien que « ça cloche ». Il semblerait, dans ce contexte, qu’Ecofolio soit enclin à réorienter les aides (500 millions d'euros sur la période couvrant les années 2007-2017), afin de tenter de changer d’ère…