Paris : la capitale inaugure son nouveau centre de tri
Ce centre de tri de dernière génération traitera la collecte sélective de sept arrondissements parisiens ainsi que de quatre communes limitrophes, à savoir Saint-Ouen-sur-Seine, Clichy, Levallois-Perret et Neuilly-sur-Seine.
Présenté par l'agence métropolitaine des déchets ménagers (établissement public chargé de traiter et valoriser les déchets produits par 6 millions d’habitants de 85 communes, soit Paris et proche banlieue), comme «le symbole d'une écologie urbaine», il est doté des dernières technologies, afin «de trier et valoriser les déchets», avec notamment treize machines de tri optique, des séparateurs balistiques, et un nouveau procédé pour traiter les flux de plastiques. Il a été paramétré pour traiter 45 000 tonnes d’emballages et papiers par an, sera exploité 6j/7 et occupera 80 collaborateurs. «De grande capacité et entièrement automatisé, il préparera au recyclage les déchets de plus de 900.000 habitants», indique l'agence Syctom, qui en assurera l'exploitation.
De façon à être en parfaite harmonie avec le Tribunal de grande instance situé non loin, et ce depuis le début des travaux en 2017, l'architecture a été particulièrement travaillée, avec de grandes surfaces végétalisées, l'utilisation de matériaux renouvelables, ainsi que de panneaux photovoltaïques et d'autres équipements limitant les nuisances (confort thermique, acoustique, visuel et olfactif...). Pour ce 6e centre de tri, le Syctom a investi 67 millions d’euros hors taxes ; il en a confié la conception, la construction et l’exploitation à un groupement d’entreprises composé de : CNIM (mandataire), les Ateliers Monique Labbé Architecture, Urbaine de Travaux, Ar-Val, INGEROP Conseil et Ingénierie et SEGIC Ingénierie.
Il a été inauguré ce 6 juin, quelques mois après la mise en place de l'extension des consignes de tri à Paris, par Jacques Gautier, Président du Syctom, l’agence métropolitaine des déchets ménagers, et Brune Poirson, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre d’Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire qui a souligné combien il « renforce les capacités de la métropole parisienne et de l'Ile-de-France qui vise à devenir un territoire pionnier de l'économie circulaire locale», au moment où les pouvoirs publics souhaitent voir le tri s'accentuer dans les grandes villes, car moins systématique qu'en milieu rural.
Cette cérémonie a été l’occasion pour l’Etat et le Conseil Régional d’Ile-de-France, représenté par Sophie Deschiens, déléguée spéciale à l’Economie circulaire, d’annoncer le lancement de l’expérimentation d’un schéma opérationnel pour la coordination de la prévention, de la collecte et du traitement des déchets ménagers, confiée au Syctom, en partenariat avec les collectivités volontaires de son territoire. Cette expérimentation a pour objectif d’améliorer l’efficacité des actions mises en œuvre en vue de la réduction des déchets ménagers et de l’amélioration du geste de tri.
« On trie moins en ville qu'à la campagne, quand bien même c'est là que l'on consomme le plus », relève le rapport annuel 2017 de Citeo, qui confirme le propos de la responsable politique. Cette situation s'explique en partie par les contraintes : « L'espace public est sur sollicité » a ainsi estimé Brune Poirson en évoquant la « difficulté de collecter et traiter les déchets en zone urbaine dense ». Mais... « Tous les leviers pour améliorer le tri et la collecte n'ont pas été activés, c'est ça, la bonne nouvelle », a-t-elle ajouté. « Nous devons ensemble nous retrousser les manches et tester des solutions innovantes ».
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