Paris : la récup’, c’est mon truc !
On trouve dans les poubelles parisiennes de nombreux objets et appareils en bon état qui, au lieu d'être détruits, auraient pu connaître une seconde vie par la vente, le don ou la réparation. Favoriser le réemploi et la réparation est un enjeu de développement durable fort pour la Ville de Paris. Il permettrait, bien évidemment, de diminuer les dépôts sauvages sur la voie publique mais aussi de créer des emplois locaux, de développer une économie de proximité, et de réinsérer dans la société des personnes en situation de grande précarité. C’est aussi un moyen, pour les revenus modestes, d’accéder à des biens d’équipement à des prix raisonnables...
Des organismes connus, comme le réseau Envie (pour l’électroménager), le Réseau des Recycleries et Ressourceries et Emmaüs, proposent déjà des services de collecte complémentaires, souvent en partenariat avec la Ville de Paris. Les biens ou équipements ainsi récupérés sont revendus d’occasion s’ils sont en bon état, ou démontés pour les matériaux et les pièces détachées.
Afin d'aller plus loin, la Ville veut soutenir la création de bourses d’échanges locaux (SEL) et faire connaître les systèmes existants pour les objets à faible valeur (ustensiles, jouets...), en général absents des petites annonces en raison du coût rédhibitoire du transport ou de l’annonce. Paris soutiendra donc les initiatives visant à mettre en relation les donneurs/vendeurs et repreneurs/acheteurs, comme par exemple lors de manifestations au niveau de groupes d’immeubles, en lien avec les bailleurs sociaux et les associations locales. La collecte des vêtements par les acteurs de l’économie sociale et solidaire sera par ailleurs renforcée, en optimisant l’implantation de containers sur la voie publique, commencée en 2004 avec la signature d’une convention avec Le Relais. Tous les projets devront offrir des garanties de traçabilité, de réemploi, et de développement d’emplois locaux.
Autre mesure : orienter vers les filières de réemploi les Parisiens qui sollicitent un enlèvement d’encombrant. Chaque année, 300 000 d'entre eux font appel au 3975 ou à paris.fr pour se débarrasser d’un encombrant. Avant de leur proposer un rendez-vous pour l’enlèvement, ils seront systématiquement informés des solutions de réemploi alternatives. Enfin, dernière action : développer des espaces de réemploi dans les déchèteries existantes et à venir. Ces espaces fermés et sécurisés seront gérés par des acteurs de l’économie sociale et solidaire ; leur taille sera adaptée à l’espace disponible en déchèterie.
On l'aura compris, la ressourcerie (ou recyclerie) est l'une des pièces majeures du dispositif anti-déchets. Pour rappel, il s'agit d'une structure, associative ou d’insertion, qui récupère, répare, recycle et revend des biens d’équipement usagés (vaisselle, livres, textiles, meubles, quincaillerie...). Elle offre ainsi une alternative au traitement des déchets, tout en créant des activités économiques et en renforçant le lien social (voir notre article : Réemploi : la Ressourcerie débarque à Paris).
La Ville de Paris compte apporter son soutien aux projets répondant aux exigences du label du Réseau des Ressourceries et Recycleries. Les bénéficiaires se verront ainsi offrir une facilité d’accès à des locaux, un soutien financier, une aide technique. L’intérêt du projet pour la Ville sera évalué au regard des tonnes de déchets évitées, du nombre d’emplois créés, des garanties environnementales proposées et du rôle d’animation et de création de liens dans le tissu local urbain.
Autre mesure prévue : développer des ressourceries mobiles en pied d’immeuble initiées par les acteurs de l’économie sociale et solidaire ; un service particulièrement adapté aux personnes âgées ou à mobilité réduite. La ressourcerie mobile assurera en coordination avec les services de propreté municipaux, à date fixe, la collecte d’encombrants réutilisables tout en diffusant de l’information aux résidents qui viendront les déposer.