Passage en force pour l'UIOM de la communauté urbaine de Marseille

Le 16/05/2005 à 16:26  

Passage en force pour l'UIOM de la communauté urbaine de Marseille

Marseille provence métropole Lors de l'assemblée de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) qui s'est tenue vendredi dernier, par 107 voix pour, 40 contre (gauche et verts) et trois abstentions, la délégation de service public de l'unité d'incinération d'ordures ménagères et d'une installation de méthanisation a été attribuée au groupement Urbaser-Valorga. La mise en service est prévue au premier semestre 2008. Les opposants, San Ouest provence, associations de défense de l'environnement, ont réuni quelque 250 manifestants perturbant la tenue de la réunion. La veille, le plan départemental d’élimination des déchets était officiellement présenté au conseil général en présence d’un représentant de la préfecture excluant tout recours à l'incinération. Les recours en justice vont continuer et s'intensifier...

L'enjeu est loin d'être négligeable pour le futur de la filière d'incinération des ordures ménagères en France. Deux positions s'opposent en faveur et contre le traitement par incinération:
Celle du Conseil général, du San Ouest provence, via le «plan départemental d'élimination des déchets» dont la phase d'élaboration a été clôturée la veille de la décision de la communauté urbaine de Marseille. Cependant ce plan devrait être définitivement validé par les élus du département uniquement en décembre. Il exclue le recours à l'incinération.
Les opposants brandissent aussi la menace du danger sanitaire, tel le maire de Fos,élu PS, René Raimondi qui déclarait vendredi dernier :«Je ne suis pas d'accord pour que MPM implante son incinérateur à Fos. S'il est aussi peu dangereux pour la santé, qu'ils le fassent chez eux»

Le plan d'élimination départemental des déchets

De l’ensemble des analyses appliquées à la réalité de la situation départementale ressortent les principales lignes directrices du plan :
réduction des déchets à la source pour stabiliser le gisement actuel,
augmentation de la collecte sélective,
développement des procédés de tri-compostage-méthanisation,
réduction de la mise en décharge,
fermeture de la décharge d’Entressen en décembre 2006,
refus du procédé d’incinération.

Le Plan fait parallèlement apparaître une capacité actuelle de stockage suffisante pour suppléer à la fermeture d’Entressen dès la fin 2006 sans compromettre l’avenir.
La proposition concrête du Plan tient dans la réalisation de 4 centres de traitement répartis sur le département d’une capacité globale de quelques 850 000 tonnes.
En accord avec les élus de Ouest Provence et sur proposition de son Président, Bernard Granié, un peu plus de 300 000 tonnes pourraient être traitées sur le territoire de Ouest Provence dans le cadre d’une installation ultra-moderne réunissant toutes les conditions écologiques et sanitaires de protection de l’environnement.
Bernard Granié, a insisté sur « le rapport qualité-prix » du Plan Départemental . « Les premières estimations montrent le coût de la totalité du plan de 280 millions d’euros, pour un meilleur résultat, une meilleure sécurité et un meilleur rendement . Ce coût sera globalement inférieur à celui de l’incinérateur prévu par la CUM à hauteur de 330 millions d’euros, lequel ne prend pas en charge la totalité des déchets des Bouches-du-Rhône ».
Le Président de Ouest Provence s’est par ailleurs déclaré optimiste quant à la 2e étape du Plan : « Nous avons là un vrai et bon projet, réaliste et responsable, concerté et approuvé, en correspondance totale avec les choix défendus par Ouest Provence en faveur de l’environnement et du cadre de vie. Nous allons nous donner maintenant toutes les chances d’aboutir et de faire prévaloir la notion de solidarité entre nos territoires à laquelle je crois, au-delà des oppositions frontales et partisanes, pour le seul intérêt final de nos habitants qu’ils soient Marseillais, Aixois ou Fosséens ».

Celle de la Communauté urbaine de Marseille qui veut prendre de vitesse les adversaires de l'incinération en accélerant le processus décisionnel.

C'est ce qui ressort de la déclaration de Robert Assante, président de la commission déchets à MPM : «Il n'y a pas de plan départemental déchets aujourd'hui, président de la commission déchets à MPM. Ce n'est pas parce que le conseil général fait des opérations de communication qu'il existe. Et il n'existera qu'après enquête publique, vote du conseil général et arrêté du préfet».

Autre désaccord de fond, la nécessité de recourir à l'incinération : Pour Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille : «On ne peut pas nous reprocher tout et son contraire. On nous critique depuis des années à cause de la décharge d'Entressen. Nous allons la fermer.... Nous pensons qu'on ne peut pas faire autrement que de passer par l'incinération compte tenu des volumes.»