Pays de la Loire : Valdis méthanise les déchets alimentaires
L’usine de méthanisation et de déconditionnement Valdis, construite sur le site de Saria Industries à Issé, (Loire-Atlantique, 44), a été inaugurée ce lundi 15 octobre. Représentant un investissement de 15 millions d’euros générant 20 emplois directs, le site traitera chaque année 58 600 tonnes de biodéchets en vrac ou emballés des professionnels de la filière agroalimentaire, de l’élevage à la restauration en passant par les industries agroalimentaires et la grande distribution, et produira 17,5 MWh d’électricité soit l’équivalent de la consommation annuelle de 2 500 foyers de 4 personnes...
L’unité de méthanisation Valdis est le fruit d’un partenariat entre Saria Industries (actionnaire majoritaire à 51%) et plusieurs acteurs locaux, dont la coopérative Terrena (34%), la société d’abattage et de transformation des viandes Castel Viandes (9%), ainsi que Verdesis (5%). Ce projet concrétise une réflexion territoriale et collaborative menée sur l’ensemble de la filière puisqu’il associe agriculteurs, coopérateurs, industriels et professionnels de l’agroalimentaire.
Par biodéchets, on entend : tout déchet organique non dangereux biodégradable de jardin ou de parc, tout déchet non dangereux alimentaire ou de cuisine issu notamment des ménages, des restaurants, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que tout déchet comparable provenant des établissements de production ou de transformation de denrées alimentaires (Art. R.541-8 du Code de l’Environnement). Ceci comprend également les biodéchets emballés. La loi Grenelle II prévoit que les détenteurs de quantités importantes de biodéchets doivent mettre en place depuis janvier 2012 : un tri à la source, une collecte sélective et un traitement biologique favorisant la réduction d’émission de GES, et le "retour au sol" (voir notre brève). Valdis, en association avec Bionerval (la division matières organiques de Saria Industries), offre ainsi une solution aux entreprises et collectivités pour mettre en conformité le traitement de leur biodéchets vis-à-vis des nouvelles obligations imposées par le Grenelle Environnement, et participe à la réduction des volumes de déchets à incinérer ou à enfouir, et à l’augmentation de la production d’énergies renouvelables.
La méthanisation est un procédé naturel qui est ici industrialisé. Sous l’action de 4 types de micro-organismes et en l’absence d’oxygène, les 58 600 tonnes de biodéchets annuel traités sur le site Valdis se décomposent en biogaz et en un composé liquide nommé digestat. Le biogaz, composé à plus de 55% de méthane, alimente un moteur, qui produit de l’électricité "verte", injectée sur le réseau ERDF et de l’énergie thermique en partie autoconsommée sur le site et, pour l’excédent, utilisée par les unités industrielles voisines. Le digestat résultant de la méthanisation est utilisé localement comme fertilisant par les agriculteurs et permet de réduire le recours aux engrais minéraux. Ce procédé est similaire à la décomposition des marais, par exemple.
Les apports de matières organiques pour Valdis sont multiples et d’origines diverses : des résidus de préparation et reliefs de repas issus de la restauration collective (écoles, maisons de retraite, cantines...), des résidus de cuisine et reliefs de repas de la restauration commerciale, des sous-produits et déchets issus des activités agroalimentaires (produits non conformes, rebus de production, effluents...), des produits abimés ou périmés issus des grandes et moyennes surfaces, ainsi que des effluents agricoles locaux type lisiers, fumiers et fientes. Le site ne traite pas de matières issues des ordures ménagères. "Grâce à la collaboration avec Bionerval, les détenteurs de déchets organiques se voient offrir une prestation complète allant de la mise à disposition de contenants adaptés, échangés, lavés et désinfectés à chaque enlèvement, au traitement en passant par la collecte sélective", indique Saria Industries.
Au-delà de sa capacité de méthanisation, Valdis est également en mesure de traiter, sur son site, des déchets emballés grâce à un atelier de déconditionnement. La matière organique est séparée des emballages (métal, plastique, carton...). La partie organique des déchets rejoint directement le méthaniseur ; les déchets d’emballage rejoignent alors des filières de traitement adaptés. Valdis représente un investissement de 15 millions d’euros et a reçu le soutien financier de l’Ademe, du Fonds européen de développement régional (Feder) et de la DRAAF Pays de la Loire. Sa construction a sollicité, pour plus de la moitié de son budget, des entreprises locales. La création de 20 emplois directs (sur le site et pour la collecte) est attendue, auxquels s’ajoutent les emplois indirects induits par l’activité (maintenance industrielle, maintenance des véhicules de collecte, épandages, analyses, etc.).