Pêcher les déchets : une autre façon de visiter Amsterdam
Chaque passager est en effet équipé d'un filet de pêche et de gants : il scrute les eaux troubles et récupére autant de déchets plastiques que possible pendant le tour en bateau. Les trouvailles sont très diversifiées et multiples : à ce jeu, personne ne rentre bredouille de cette partie de pêche. Des couches, des chaussures, gants, parapluies, canettes décolorées, bouteilles en verre, mais aussi en plastiques, ces dernières étant séparées du reste des déchets. L'an passé, la récolte de ces milliers de pêcheurs a permis à Plastic Whale de collecter plus de 46 000 bouteilles en plastique, en plus des nombreux autres types de déchets.
"Pour chaque sac de bouteilles en plastique que nous sortons des canaux, nous récupérons deux à trois sacs d'autres sortes de substances", confirme Marius Smit, qui précise que les touristes ne sont pas seuls responsables de la pollution des canaux : certains habitants sont "négligents" ; "nous avons à faire avec une combinaison de facteurs", reconnaissant "qu'en raison du tourisme, les poubelles publiques se remplissent très vite". "Il y a rapidement beaucoup de déchets dans les rues, et avec le vent, une partie part dans les canaux"... C'est la rançon du succès : quelque 18 millions de personnes ont visité Amsterdam en 2018, davantage que la population totale des Pays-Bas.
Les tours de Plastic Whale font désormais partie d'un catalogue lancé récemment par la mairie de la ville, qui a répertorié une liste d'activités originales dans l'espoir de réguler le flux de touristes qui inondent les sites les plus emblématiques et de sensibiliser aussi à la problématique "déchets". Même si les touristes étrangers sont de plus en plus amateurs de cette pêche au plastique, ils ne sont pas encore majoritaires, la plupart des participants venant des Pays-Bas, via des entreprises ou des écoles.
Une autre pêche miraculeuse est également régulièrement organisée dans ces canaux ; des grappins prélèvent en effet de la ferraille, et notamment des vélos, malencontreusement tombés à l'eau. Ceci est une autre histoire...