Piles usagées : Batrec, le modèle suisse
Chaque année, en Europe, 160 000 tonnes de piles et accumulateurs portables sont "consommées" par les particuliers. La nouvelle directive européenne a fixé des taux minimaux de collecte à atteindre pour chaque état membre : 25% en 2012, et 45% en 2016. D'ores et déjà, 6 pays membres de l'UE ont dépassé l'objectif... dont la France!
En raison des métaux lourds qui entrent dans leur composition, elles polluent gravement dès lors qu'elles ne sont pas traitées correctement. C'est l'une des raisons pour lesquelles la nouvelle directive européenne a fixé des taux minimaux de collecte à atteindre pour chaque état membre : 25% en 2012, et 45% en 2016. Grâce aux réseaux de collecte déjà constitués, ces objectifs sont aujourd'hui dépassés par 6 pays : 59% en Belgique, 55% en Suède, 44% en Autriche, 39% en Allemagne, 32% aux Pays-Bas et en France.
Si dans certains pays, tout reste à faire, force est de constater qu'une fois encore, l'exemple est venu de Suisse qui affiche un taux de collecte de 66% grâce à une politique initiée dès les années 1980. Créée en 1989, la société Batrec (qui a rejoint Veolia Propreté), fut l'une des premières à proposer une solution technologique performante (développée par l'entreprise japonaise Sumitomo) pour le traitement des piles salines et alcalines, qui permet une récupération des métaux correspondant à près de 50% des masses totales traitées.
Tout d'abord, les piles sont soumises à une pyrolyse avec une température qui atteint 700 degrés. L'eau et le mercure s'évaporent et sont orientés avec les composants organiques dissous (papier, carton et plastique) vers une chambre de post-combustion qui détruit les dioxines et les furannes. Les émissions gazeuses subissent ensuite un lavage chimique, avant d'être refroidies et condensées sous formes de boues. Ces dernières sont chauffées jusqu'à évaporation du mercure, qui subit une seconde condensation et peut alors être récupéré avec une pureté quasi absolue.
Parallèlement, les solides issus de la phase de pyrolyse sont fondus à une température de 1 500 degrés, les charbons des matières organisques permettant les réductions des oxydes de manganèse et de zinc. A cette température, le fer et le manganèse liquides sont extraits du four, tandis que le zinc, porté à l'état gazeux, est récupéré dans une colonne de condensation. Pour une tonne de piles usagées, le procédé recycle 280 kg de ferromanganèse, 230 kg de zinc, avec une pureté de 98,5%, et 1 kg de mercure avec une pureté de 99,9%.