Pizzorno : un homme, un nom, celui d'une entreprise
Francis Pizzorno, le fondateur du groupe éponyme est décédé ce vendredi 4 mai. Il avait de nombreux admirateurs, comme des détracteurs, mais ne laissait personne indifférent.
Self-made man, Francis Pizzorno a débuté en qualité de distributeur et dépositaire de farine. Au milieu des années 70, il change de voie et créé, à Draguignan, sa ville natale, une petite boite de ramassage des ordures ménagères qui se forge peu à peu une réputation, et prend de l'importance dans le Var, à telle enseigne que deux ans plus tard son entreprise spécialisée dans la gestion des déchets, achète un terrain de la commune du Cannet-des-Maures pour y construire une décharge, celle du Balançan, qui deviendra d'ailleurs le site de stockage le plus important du Var, et lui vaudra quelques ennuis judiciaires au début des années 2010 (pour avoir enfoui beaucoup plus de tonnages que ce qui avait été prévu par les autorisations délivrées). Puis il exploitera les sites d'enfouissement du Cannet-des-Maures, puis de Bagnols-en-Forêt. Il remportera des marchés de collecte en dehors du département, dont Paris, Lyon et d'autres villes de France, s'intéressera au tri et à la valorisation des déchets recyclables et construira un centre de tri qui sera modernisé... Et puis, il s'exportera, aussi, sur le continent africain... « Ma vie, c'est l'entreprise », aimait répéter le dirigeant Dracénois, symbole de la réussite d'un enfant d'origine modeste : s'il a évidemment cotoyé le monde politique, il s'est bien gardé d'en faire, préférant « créer des emplois » et verser des « salaires » dont il se déclarait fier, comme il aimait le dire.
Le groupe a récemment ouvert un centre de formation aux métiers de l'environnement, pour lequel il reçu une Marianne d'or du développement durable en 2011, a créé une fondation destinée à encourager les initiatives « permettant à chacun de redevenir responsable du monde qui l'entoure », comme le dirigeant le précisait...
Sportif, Francis Pizzorno était amoureux du cyclisme et le pratiquait avec assiduité : il a autant aimé franchir les cols, que participer à des rassemblements dédiés à la discipline. Mais il n'hésitait pas à apporter son soutien ou à sponsoriser d'autres disciplines sportives...
En quarante ans, c'est le temps passé par Francis Pizzorno aux commandes, la petite société locale est devenue internationale réalisant un chiffre d'affaires de plus de 200 millions d'euros et employant plusieurs milliers de collaborateurs. Cela étant, il réaffirmait volontiers que son «entreprise n'est pas une multinationale, mais une entreprise familiale ». De fait, il y a environ un an, le Conseil d'administration de Pizzorno a en effet pris acte de la démission de Francis Pizzorno de son poste de Président du Conseil d'administration et a nommé sa fille, Magali Devalle (qui avait assumé de nombreuses fonctions au sein du Groupe pendant plus de 25 ans), à sa présidence ; le fondateur a ainsi souhaité « faire évoluer la gouvernance pour qu'une transmission naturelle se fasse sans modification de stratégie pour l'entreprise, son personnel et ses clients qui lui font confiance depuis de multiples années ».
Ses obsèques auront lieu ce 9 mai. La cérémonie religieuse sera célébrée à 14 h 45, en l'Eglise Saint Michel (50 Grande Rue, à Draguignan). A son épouse, Eliane Pizzorno, sa fille, Magali et son époux Frédéric Devalle, à leurs trois enfants, François, Jean-Charles, Louis, ses petits-fils, à l'ensemble de ses proches et collaborateurs, la rédaction présente ses sincères condoléances.