Plastiques : des p'tits nouveaux font leur apparition
Ces mêmes chercheurs ont travaillé avec une équipe de l’Université des Technologies de Brno, en vue de mettre au point une deuxième génération de bioplastique : non seulement les travaux ont bien avancé, mais ils viennent de déposer un brevet, pour cette nouvelle matière qui a a la particularité d’être fabriquée à partir de déchets, à savoir de l’huile alimentaire usagée, utilisée comme source de polyhydroxybutyrate.
Le bioplastique en question, une fois devenu déchet lui-même, pourrait sans problème se dégrader comme les déchets fermentescibles ou organiques classiques et donc intégrer des unités de compostage industriel, pusique, selon ses concepteurs, il est dégradable en compostage domestique à des températures allant de 20 à 30°C. Les chercheurs certifient par ailleurs qu'il se dégrade dans l’eau de mer, ce qui permettrait dès lors qu'il serait largement utilisé, de limiter la pollution marine, au regard des quantités de déchets plastiques qui sont actuellement rejetés en mers...
Dès lors, ces scientifiques slovaques travaillent en étroite collaboration avec des entreprises pour trouver des débouchés à cette nouvelle matière ; plusieurs pistes sont envisagées, telles que la production de couverts, de contenants divers ou encore de films agricoles étirables, étant entendu que le professeur Pavel Alexy et son équipe n'ont pas exclu la production de certains meubles, et autres accessoires de mode (ces derniers articles étant le plus souvent éphémères car vite "démodés"), en passant par les montures de lunettes. Ils ont ainsi collaboré avec des designers... la création de montures de lunettes avec ce bioplastique leur ayant valu de remporter le Prix National du Design 2017 dans la catégorie Design à valeur ajoutée...
Le 24 juillet dernier, l'ingénieur chilien Roberto Astete a présenté à Santiago, un plastique qui disparait... Il serait soluble dans l'eau, et non polluant qui plus est. La recette tient de la substitution du pétrole par du calcaire dans la formule chimique.
"Notre produit est un dérivé de roche calcaire qui n'a pas d'impact sur l'environnement", a affirmé l'ingénieur, dirigeant de l'entreprise SoluBag lors d'une conférence de presse qui s'est tenue dans la capitale chilienne, accompagné de Cristian Olivares, également à l'origine du projet, dont ils espèrent pouvoir commercialiser ce qui en a résulté, un plastique à base d'alcool polyvinylique (PVA, soluble dans l'eau), à partir d'octobre prochain, dans leur pays, le Chili ayant été l'un des premiers en Amérique Latine, à interdire l'utilisation des sacs en plastique traditionnels.
"C'est comme faire du pain" (...) , sauf que "notre farine, c'est l'alcool polyvinylique et d'autres ingrédients, approuvés par la FDA (l'agence en charge de la sécurité alimentaire et des médicaments aux Etats-Unis)".
Les deux hommes ont présenté un sac classique, fabriqué avec ce nouveau plastique, mais également un sac en toile, plus résistant que le premier, qui a la particularité de se dissoudre dans l'eau chaude, tandis que le premier dispariat dans l'eau froide. "Une fois dissous, il reste du carbone dans l'eau, ce qui ne génère aucun effet négatif dans l'organisme humain", dès lors que l'on boirait l'eau contenant ce plastique dissous. L'avantage de notre produit est que l'on décide du moment de sa destruction, somme toute simple, et que dès lors qu'il arriverait malencontreusement dans les rivières ou les océans, il ne mettrait pas un temps infini à se dégrader"... Selon les promoteurs de ce nouveau matériau, le coût de production, tout comme son mode de fabrication, sont similaires à ceux des sacs plastique claissques...
Soluble aussi, le sac plastique mis au point en Indonésie... par Kevin Kumala, hyper sensibilisé à la présence des déchets plastiques, polluant son environnement immédiat, une île, son pays, auxquels il est très attaché : il a créé un plastique biodégradable et compostable, fabriqué à base de manioc de maïs et de fécule de soja, puis a développé en 2014, sa société, une start-up qui a pour nom Avani Eco, qui produit des ponchos, des emballages alimentaires, mais aussi des sacs qui portent la mention "I am not plastic", tout en ressemblant bigrement aux sacs en plastique classiques. Sa particularité est de se dissoudre dans l'eau sans effet secondaire négatif pour la faune aquatique. L'an dernier, le gouvernement indonésien déclarait vouloir supprimer les sacs en plastique d'ici 2018... Autant dire que l'alternative proposée par Avani Eco serait alors promise à un bel avenir : dès lors que ce choix politique serait suivi d'effet sur le terrain, nul doute que la jeune start up bénéficierait d'un sérieux coup d'accélérateur... Resterait à trouver le moyen de produire beaucoup plus.