Plastique : la Tunisie interdit les sacs de caisse
La Tunisie emboite le pas de l'Union européenne dans la lutte contre la prolifération des sacs plastiques : leur interdiction dans les supermarchés est entrée en vigueur aujourd'hui ; elle intervient à la faveur d'une convention entre le ministère de l'Environnement et la Chambre syndicale des grandes surfaces...
Cette interdiction des sacs en plastique en supermarché, en vigueur depuis aujourd'hui, qui "couvait" depuis quelque temps, intervient à la faveur d'une convention passée entre le ministère de l'Environnement et la Chambre syndicale des grandes surface, le ministère avait indiqué l'an dernier qu'il s'agissait de protéger la "diversité biologique" du pays et de mettre fin à la "pollution visuelle". Le ministre de l'Environnement Riadh Mouakher avait en effet confirmé en novembre dernier, que depuis la révolution de 2011, "les déchets sont partout".
Avant cela, des initiatives avaient été prises allant dans ce sens ; ainsi, au lieu des traditionnels sacs plastique gratuits à usage unique, une grande enseigne proposait des cabas réutilisables à moitié prix pour encourager leur achat, tandis qu'une autre vendait des sacs en tissu pour une somme modique.
La mesure ne concerne pour l'instant que les sacs plastique en caisse. Ils resteront disponibles au rayon fruits et légumes des supermarchés mais aussi dans les marchés, chez les épiciers et les vendeurs de primeurs.
Si certains militent pour une interdiction à tous les niveaux de ces sacs plastiques, d'autres se félicitent de ce bon début, convaincus qu'il faut "agir, rappelant l'envahissement de ces sacs plastiques bleus, blancs et noirs, dans les terrains vagues ", et qui "finissent dans l'estomac des moutons et des poissons".
Cette interdiction n'est qu'un "premier pas", a expliqué (à l'AFP) le ministère de l'Environnement, qui a préparé un décret plus large. Il doit être envoyé "d'ici un mois" au gouvernement à l'issue de discussions avec des industriels et des experts.
Il reste que cette mesure a suscité l'inquiétude de la Chambre syndicale des fabricants transformateurs de plastique qui considère que les sacs distribués en grandes surfaces ne constituent qu'une petite partie de ceux en circulation, indiquant même que la grande majorité des sacs provient, selon les fabricants, de la contrebande.
Interrogé à propos de l'impact de cette mesure sur les industriels, Hédi Baccour, le président de la Chambre syndicale des grandes surfaces, a jugé mardi (sur Express FM) que "c'est comme la disparition du téléphone fixe par rapport au portable". "Le monde change, les industriels doivent évoluer" et "peuvent trouver d'autres alternatives pour (...) leur business".