Plastique : le recyclage des filets paragrêle s'organise
Les producteurs de fruits, leurs organisations économiques, les coopératives et les fabricants de filets se sont alliés pour organiser une filière nationale de collecte et de valorisation des filets paragrêle. Depuis 1er octobre dernier, ils appliquent sur les factures une éco-contribution de 6 euros pour 1 000 m² de filet neuf facturé...
Cette éco-contribution est reversée par le metteur au marché au Comité français des Plastiques en Agriculture (CPA), qui finance ainsi le programme d’intervention d’Adivalor, la filière française de gestion des déchets de l'agro-fourniture. Ces organismes fonctionnent sans but lucratif : chaque euro facturé est donc intégralement affecté au financement de la gestion des filets usagés.
A partir du 1er mars 2015, l’enlèvement sera réalisé par Adivalor à coût zéro, si le détenteur peut justifier de l’achat de la quantité équivalente de filet neuf, avec mention explicite sur la facture du fournisseur de l’éco-contribution au recyclage. L’enlèvement des quantités supplémentaires fera l’objet d’une facture d’intervention, sur la base d’un tarif consultable sur le site www.adivalor.fr. L’enlèvement pourra être déclenché à partir d’une quantité de filet équivalente à 5 hectares de couverture, soit 2,5 tonnes de filets usagés. L’arboriculteur prépare ses filets usagés en vue de leur collecte (ballots roulés, sans mandrin, clips enlevés). Si le distributeur ou le groupement de producteurs organise la collecte, il peut également, les déposer sur un point d’apport volontaire, à des dates définies.
En France métropolitaine, les filets plastiques de protection recouvrent actuellement plus de 17 000 hectares de vergers. D’une utilisation en croissance régulière, ils ont une durée de vie d’environ 10 ans et génèrent un gisement de PAU (Plastiques Agricoles Usagés) estimé à 1 000 tonnes par an. Le brûlage et l’enfouissement étant interdits, chaque producteur de fruits reste responsable de l’élimination de ses déchets. Composés de polyéthylène basse densité, les filets usagés peuvent être recyclés s’ils sont correctement préparés et triés (pas de mélange avec d’autres déchets, faible taux de souillure). "Les plastiques recyclés peuvent alors être utilisés pour fabriquer des éléments de construction et du mobilier urbain. De plus, ils permettent de limiter les importations de matières premières, de contribuer aux économies d’énergie et de réduire les émissions de GES", souligne le CPA.
La filière FILPRAU est une initiative volontaire de l’ensemble de la profession qui consolide les engagements environnementaux des producteurs de fruits. Elle réunit la Fédération Nationale des Producteurs de Fruits (FNPF), l’Association Nationale Pommes Poires (ANPP), Coop de France, le Comité français des Plastiques en Agriculture (CPA) et Adivalor, avec le soutien de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture (APCA). Cette initiative s’inscrit plus largement dans le cadre de la démarche Agriculture Plastique et Environnement (APE), mise en place par les industriels pour une utilisation responsable et durable des plastiques en agriculture (voir notre article).