La Motte-Servolex et Pont-de-Beauvoisin testent ce nouveau concept via les deux premiers supermarchés de Savoie à s’être lancés dans l’aventure : désormais en effet, les bouteilles en plastique vides rapportent de l'argent aux consommateurs qui les ramènent afin d’être recyclées. Et si c’était enfin le début de ce qui semble logique, à savoir acheter la matière avant d’en faire couettes, oreiller ou pull polaire ?...
Depuis le temps qu’on nous parle du bénéfice du recyclage des emballages pour la société, que l’on incite le consommateur à devenir scrupuleux et opter pour le geste du tri… et que l’on nous dit qu’une tonne de plastique recyclé permet d'économiser 1 à 1,2 tonne de pétrole, qu’une tonne de PET recyclé permet de diminuer les rejets de 2,30 tonnes équivalent CO2, qu’avec les bouteilles recyclées il est possible de réaliser :
1 bouteille (PET) = 7 cartes à puces
2 bouteilles (PET) = 1 écharpe en laine polaire
27 bouteilles (PET) = 1 pull polaire
67 bouteilles (PET) = 1 couette pour deux
12 bouteilles (PET) = 1 oreiller…
Depuis le temps... Sauf que ce n’est pas gratos : non seulement il faut agir, mais il faut aussi payer la note. La Savoie serait-elle en train d'inverser la donne en rétribuant le trieur?… Le système existe ailleurs (voir notre dépêche) ; sans doute l’idée est-elle à creuser…
Et si c’était la solution pour améliorer la quantité triée ET la qualité des déchets sollicités par la loi pour être recyclés ???
On est en droit de se poser la question…
Et c'est parti! Sur le parking du Super U de La Motte-Servolex, une grosse boîte s'est installée. Elle s'appelle Hyperbox et a pour vocation de recycler les bouteilles en plastique. Rien à voir avec les conteneurs dédiés au tri sélectif, installés dans les communes de l'agglomération par Chambéry métropole! Et pour cause : Hyperbox permet aux consommateurs de gagner des points de fidélité, reconvertis en réduction dans le supermarché. Trier devient donc rentable... Avec ce système, basé sur l'ancien concept de la consigne des bouteilles en verre, les consommateurs se débarrassent de leurs bouteilles en plastique, tout en leur offrant la perspective d'une nouvelle vie. Une fois les bouteilles compactées, elles sont évacuées puis régénérées. Elles sont triées, lavées et broyées, transformées en paillettes, puis en granulés. Les débouchés? Le secteur textile, l'emballage ou l'injection plastique. Si cela peut doper le recyclage, pourquoi pas? D'autant qu'il y a moins d'une bouteille sur deux qui est recyclée en l'état actuel des choses...
La société commerciale escompte bien fidéliser la clientèle au magasin et au recyclage des emballages plastiques. C'est d'autant plus sympa que l'inventeur l'hyperbox, Laurent Dauzet, est non seulement savoyard, mais aussi convaincu de l'intérêt de son concept.
Son ambition? Vendre 1 000 Hyperbox à 1 000 supermarchés d'ici deux ans : « le plastique est recyclable sans limite. Sa durée de vie est à la fois son drame et son plus bel atout, finalement... ». Il ne manque pas d'atouts d'autant que la "Maud Fontenoy fondation" est partenaire du projet. La navigatrice, très impliquée dans la protection de l'environnement, se bat « pour que notre Terre n'ait jamais le mal de mer ». Or, 80% de la pollution marine vient de la terre ; le plastique est ravageur dans les mers et océans du globe, polluant les eaux, étouffant les animaux ... De bonnes raisons de plus pour ramener ses emballages...