Plus de répit pour les emballages en matière plastique: il faut continuer à alléger, trier plus et recycler davantage. Tel est le programme de la prochaine campagne... Plus d’un million de tonnes d’emballages en plastique sont mises sur le marché chaque année et seules 230 000 tonnes sont recyclées. En 2010, le taux de recyclage était de 22,5% pour l’ensemble des emballages en plastique et de 51% si on ne considérait que les bouteilles et flacons. Aujourd’hui les décisionnaires ont chois d’aller plus loin, d’où le fameux test sur 5 millions d’habitants...
En 1992, on a sollicité les habitants pour ne trier que les emballages que l’on savait recycler, avec à la clé, des débouchés avérés. Les bouteilles et flacons en plastique, majoritairement composés de deux résines, le PET et le PEhD, étaient facilement identifiables et recyclables. Ce qui n’était pas le cas des autres emballages en plastique. C’est ce qui nous était à l’époque expliqué
Sauf que le polystyrène est facilement identifiable, lui aussi, est recyclable, lui aussi, et recyclé quand même, par ceux qui se sont mobilisés pour ce faire : il paie depuis l’origine, le point vert tout en étant interdit de bac jaune. On pourrait y perdre son latin…
Mais les tenants du recyclage du PSE se sont accrochés, ont réussi à démontrer l’effectivité du recyclage, avec des débouchés certifiés corrects.
A l’inverse, on a admis dans le bac jaune, des ELA, méli mélo de plastique aluminium et cartons, qui pendant des années ont perturbé les machines de tri et inévitablement plombé les coûts qui résultent d’un second passage ou d’un lot de cartons contaminé aux ELA…
Que n’a-t-on pas entendu à ce propos de la bouche de bien des dirigeants de centres de tri…
Mais qu’à cela ne tienne : on a poursuivi …
Depuis 1997, le gisement des emballages en plastique mis sur le marché a augmenté de 20%. Deux actions ont été peu à peu orchestrées :
- En amont : en incitant les entreprises à réduire à la source leurs emballages et à améliorer leur recyclabilité ;
- En aval : en augmentant le recyclage des emballages en plastique.
C'est ainsi que depuis quelques années, les entreprises sont engagées dans une démarche industrielle visant à réduire le poids des emballages, argumentant faussement sur la protection de l’environnement, alors que la vérité est tout autre et n’a rien de honteux ! A moins de tomber sur des imbéciles patentés en effet, qui s’obstineraient à ne rien comprendre, on ne voit pas le mal qu’il y a à réduire le coût de la production des emballages en en minimisant le poids afin d’alléger la facture des matières premières nécessaires à leur fabrication.
C’est ainsi que peu à peu, d’année’ en année, on a pratiqué l’allègement, que ce soit dans l’emballage en verre ou dans celui fabriqué en matière plastique. Les industriels de cette branche indiquent que le poids des bouteilles en plastique a diminué de 23%.
Dans la mesure où il faut aller encore plus loin et renforcer les démarches de prévention, dès 2012, le tarif du Point Vert change : un système de bonus/malus sera appliqué et le tarif majoré pour tous les emballages qui perturbent le recyclage. En parallèle, un appel à projets sur l’éco-conception des emballages en plastique a été lancé pour accélérer les innovations dans ce domaine.
D’où l’action expérimentale lancée cet automne et qui consiste à déposer dans le bac de recyclage tous les emballages ménagers en plastique : le pot de yaourt, la barquette de 4 fruits, le sachet de produit congelé… On en passe et des meilleures, puisque l’adepte du supermarché est bombardé d’emballages en plastiques dans tous les rayons ou presque
Le test durera 3 ans et concernera 5 millions d’habitants qui vivront en live cette petite révolution…
« Pour construire une écologie qui ne pèse pas sur le pouvoir d’achat du consommateur et une filière durable, tout sera mis en oeuvre pour maîtriser les coûts et développer un recyclage de qualité ». Pas un mot, on le voit pour inciter à consommer autrement… Or, il y a tellement de produits que l’on peut, si on réfléchit bien, acheter et consommer autrement qu’emballés dans du plastique…
Eco-Emballages a lancé un appel à projets en 2010 auprès des collectivités locales pour l’extension des consignes de tri aux emballages en plastique autre que les bouteilles et les flacons. « Sur plus d’une centaine de dossiers, près de 80 collectivités ont été présélectionnées. Ces collectivités sont réparties sur tout le territoire permettent un réel maillage territorial pour tenir compte de la diversité des problématiques de tri et de collecte.
Parallèlement, un appel à projets a été lancé en mars 2010 afin d’accompagner le développement de nouvelles solutions industrielles pour développer des techniques et des process afin de recycler les nouveaux emballages collectés. La majorité de ces tonnages va être recyclée dans des nouvelles filières au cours des 3 prochaines années : 9 projets industriels sont déjà prêts », indique l'éco-organisme.
Clairement, l’opération va générer des flux de déchets supplémentaires à gérer : les centres de tri des collectivités pilotes vont devoir se préparer. Pour cela, les centres de tri des collectivités participant à l’opération ont accepté de faire évoluer leur organisation et leur équipement.
C’est un véritable défi technique et industriel qui va être mis en place afin de pouvoir trier et recycler plus d’emballages en plastique au cours de ces trois prochaines années.
« En améliorant le tri des bouteilles et flacons de façon à recycler 6 bouteilles sur 10, c’est un potentiel de 260 000 tonnes d’emballages en plastique qui peuvent être recyclées.
En développant le recyclage des autres emballages plastiques on peut recycler 140 000 tonnes supplémentaires.
Au final, l’extension des consignes de tri laisse entrevoir la possibilité de doubler le taux de recyclage des emballages en plastique pour atteindre 40%.
Ceci correspondrait à terme à une augmentation de l’ordre de 3,5 % à 5% du taux global de recyclage des emballages ménagers (tous matériaux confondus) », explique aussi, Eco-Emballages.
Et donc, y'a plus qu'à...