En amont des débats entourant l’adoption du projet de loi sur l’économie circulaire, Agir pour l’Environnement (APE) lance une vaste campagne intitulée "Plastiques : une bouteille à la mer ?", visant à obtenir l’interdiction des plastiques à usage unique et la mise en œuvre d’une véritable politique de prévention de la mise sur le marché des emballages plastiques, via notamment la mise en place d’une expérimentation d’un retour de la bouteille en verre consignée...
Cette campagne prend la forme d’un document de campagne imprimé à 50.000 exemplaires et cible le Ministère de la Transition écologique et solidaire. "Alors qu’en dehors des bouteilles et flacons, seulement 3% des plastiques triés sont réellement recyclés, force est de constater que l’objectif du projet de loi sur l’économie circulaire d’un recyclage à 100% des plastiques est au mieux une illusion, au pire une volonté maladroite de verdir le secteur de la plasturgie et de l’industrie agroalimentaire", explique APE.
L'association souligne que la deuxième vie d’une bouteille plastique sous forme de fibres textiles se traduit par une contamination massive des eaux de lavage. En effet, laver quatre kg de vêtements en polyester peut conduire à la dissémination de plus de 700.000 microfibres synthétiques dans l’environnement. En fin de vie, les polaires et autres vêtements synthétiques deviennent des déchets ultimes dont la seule issue est actuellement l’incinération.
Dans le cadre de la campagne "Plastiques : une bouteille à la mer ?", APE demande également la mise en place d’un registre permettant de connaître précisément la composition des plastiques avant de généraliser le recyclage. Rien que pour les plastiques à usage alimentaire, l’Europe autorise 582 molécules différentes, plastifiant, colorant, retardateur de flamme... L’association s’interroge sur le devenir de ces additifs et le risque de réintroduire, via le processus de recyclage, des substances désormais interdites (comme le bisphénol A par exemple).