Plastiques : hausses majeures et brutales des prix

Le 23/07/2008 à 17:32  

Plastiques : hausses majeures et brutales des prix

Hausse En l’espace de quelques jours, des hausses de prix sans précédent, brutales et appliquées dès le 1er juillet ont été confirmées par la plupart des fournisseurs de matières plastiques auprès des fabricants d’emballages. Vécues comme un véritable cas de « force majeure », elles « doivent être immédiatement répercutées dans le prix de l’emballage »… tel est le constat ; tel est le verdict… avec des conséquences vraisemblables sur le cours du déchet plastique et de la matière recyclée.

Ces hausses s'expliquent, on s'en serait douté, par le doublement des cours du pétrole (de 70 $ le baril à 140 $ en 6 mois), ayant entraîné une réduction des marges des différents acteurs de la chaîne de valeur pétrochimique sur ces dernières semaines.

Le contrat trimestriel de l’éthylène (principale matière pour la fabrication du polyéthylène) a augmenté de 190 € la tonne pour le 3ème trimestre, passant de 1 038 € à 1 228 € la tonne (18%).

Un 1er contrat pour le Propylène (principale matière pour la fabrication du polypropylène) a augmenté de 88 € la tonne pour le 3ème trimestre, passant de 927 € à 1015 € la tonne (+9%).

Les producteurs de polymères ont répercuté immédiatement ces hausses de monomères au 1er juillet et prévoient également de restaurer leurs marges en appliquant des hausses qui iront bien au-delà de celles de l’éthylène et du propylène.

« Nous parlons par conséquent de hausses de 120 à 200 euros la tonne, applicables au 1er juillet !!! », explique la chambre syndicale des matières plastiques.

- Augmentations en pourcentages du prix des matières plastiques en France -

Matières plastiques prix en € / tonne au 30.06.08

Augmentation en € / tonne au 01.07.08

% de l'augmentation

Polyéthylènes

1 375 €

200 €

15%

PS

1 460 €

150 €

10%

PP

1 270 €

120 €

10%

PET

1 570 €

150 €

10 %

Des hausses de prix que la profession ne peut que difficilement absorber, car génératrices de surcoûts très supérieurs au niveau de rentabilité moyen des entreprises du secteur de 2,5% en 2007 et qui passera en négatif à -1,5% cette année.

Une trésorerie dont les professionnels disent bien volontiers qu'elle est condamnée à brève échéance, totalement handicapée car déjà lourdement sollicitée depuis le début de l’année par les hausses de l’énergie, du transport et d’autres postes d’achats. Ainsi, pour ne donner qu'un exemple, chaque camion de Polyéthylène commandé depuis le 1er juillet représente 4 800 € de dépenses supplémentaires.

Conséquence directe, certains fournisseurs ont brutalement réduit les délais de paiement auprès des fabricants d’emballages ce qui accentue encore davantage la pression sur la trésorerie.

Outre cela, il est à craindre que certains investissements et programmes de R&D ne pourront être financés et devront être différés ou remis en cause : on obère l’avenir des entreprises en France dans un contexte de globalisation de l’économie.

Et puis, rien ne dit qu'on évitera les réductions d’effectifs (d'ores et déjà jugées inévitables par certains opérateurs).

Bref : il est à craindre un impact généralisé, pour toutes les entreprises quels que soient la taille et le secteur d’activité. Conclusion : hausses des prix du pétrole = hausses des prix des matières plastiques.

« Des hausses qui doivent être répercutées immédiatement dans le prix de l’emballage, car il s’agit d’un véritable cas de force majeure ».