Le marché des matières plastiques manque de souplesse. C’est le moins que l’on puisse en dire : depuis plusieurs semaines, en effet, les industriels du secteur sont confrontés à d’importants problèmes d’approvisionnement. Nul doute que cela pourrait bien avoir des conséquences sur le marché du recyclé ...
Le contexte est clair et néanmoins difficile...
D’une part, tout besoin de matières supplémentaires pour répondre à un accroissement de la demande est très difficile, voire impossible à obtenir.
En effet, certains producteurs de matières plastiques ont mis sous contingentement l’ensemble de leurs clients pour raison de maintenance de leurs sites de production.
Le risque pour les industriels est de provoquer une rupture de production chez leurs clients et donneurs d’ordres avec des conséquences financières de type pénalités très préjudiciables. Cette situation est d’autant plus pénalisante pour les plasturgistes dans la mesure où ils se voient refuser en amont une double homologation de certaines matières et en aval le bénéfice des clauses d’indexation.
D’autre part, les relations commerciales sont de plus en plus tendues. On cite le cas de producteurs de matières qui interrompent toute livraison pour une journée de retard dans le paiement.
Deux raisons majeures à cette crise sur les approvisionnements :
La volonté des producteurs de matières plastiques (monomères et polymères) d’adapter au plus près leur offre (prix et volume) à la demande afin de ne pas retrouver les situations surcapacitaires de 2008. Aussi, en dépit d’un début de reprise de la demande, l’offre de matières demeure à un niveau très bas. Les arrêts de production pour cas de force majeure sont récurrents.
Le dynamisme de l’économie chinoise qui réduit le flux des importations de matières vers l’Europe.
Cette tension sur les approvisionnements renforce la tendance haussière des prix des matières plastiques observée depuis le début de l’année. Alors que les volumes industriels montrent une relative tendance à l’amélioration, suivant en cela la demande, des problèmes d’approvisionnement et l’augmentation des coûts compromettent le redémarrage de cette industrie.