Pneus usagés: la collecte sans la valo, c'est ballot....

La collecte des pneumatiques usagés a du faire face à une véritable crise de stockage dans les garages, ce qui a conduit à la mise en place de dispositifs d'urgence. En début de mois, les objectifs de collecte ont été dépassés ; aussi, la collecte été prolongée du 10 octobre jusqu'à la fin de l'année (lire Pneus usagés : l'objectif du dispositif d'urgence dépassé et Pneus usagés : la collecte toujours sous pression). Aliapur se félicite que les constructeurs automobiles aient pu répondre à toutes les exigences de leur cahier des charges ; en revanche, l'éco-organisme regrette que la Corse ait été exclue du dispositif. En attendant, Aliapur mise carrément sur la valorisation.

Aliapur s'est félicité de la décision des constructeurs automobiles (Renault, PSA Peugeot Citroën et la Chambre syndicale Internationale de l'Automobile et du Motocycle- CSIAM) de financer, d'ici fin 2010, une collecte supplémentaire de 20 000 tonnes de pneus usagés, soit plus de deux millions et demi d'enveloppes. Pour compléter et conforter le dispositif, l'éco-organisme a pris des mesures jusqu'au 31 décembre : aucun compte ne pourra être ouvert d'ici la fin de l'année, tandis que les collectes s'arrêteront au 10 décembre, afin de ne pas dépasser la commande initiale. Depuis mai dernier, en effet, un plan d'urgence a été mis en place par le ministère de l'Environnement pour désengorger les garages. Ceci est la deuxième phase. Pendant la première,10 000 tonnes de pneus usagés avaient été collectées (entre le 17 mai et le 31 août) au titre d'une avance sur sa collecte 2011 et en complément de sa collecte de l'année 2010.

Les 20 000 tonnes avaient fait l'objet d'un appel d'offre, le 30 septembre dernier. En qualité d'éco-organisme, Aliapur n'est pas une société à caractère commercial de traitement des déchets : il a assuré l'exécution des obligations réglementaires de collecte et de valorisation des pneus de ses 200 clients. Basta. Pareillement, depuis sa constitution, Aliapur a instauré le principe d'une tarification unique par catégorie de pneus. Par exemple, elle est de 1,50 euros par pneu tourisme. Comme le type de contrat, cette tarification s'applique à l'identique à chaque client, quel que soit le volume de pneus traités pour son compte et sans tarif dégressif, ce qui garantit à tous un traitement équitable.

Aliapur se félicite que les constructeurs automobiles aient retenu un opérateur capable de répondre à toutes les exigences de leur cahier des charges et à l'ensemble des exigences de traitement d'un volume de 20 000 tonnes de pneus usagés. De plus, les exigences en termes de "reporting aval" du cahier des charges des constructeurs mérite une attention soutenue. Aliapur appelle les constructeurs à une grande vigilance, afin que le traitement de ces 20 000 tonnes soit assuré en conformité avec le Décret n°2002-1563 du 24 décembre 2002, transposé en 2009 dans le code de l'environnement, section 8, articles R 543-137 à 152 relatifs à l'élimination des pneus usagés.

D'un autre côté, les constructeurs vont devoir accorder une attention toute particulière au devenir des 20 000 tonnes de tonnes, en l'absence de règles relatives aux modes de valorisation. L'effectivité de ces valorisations devra être contrôlée physiquement, et les pneus ne pourront pas constituer de nouveaux stocks historiques, ni grossir les stocks existants. En effet, le but n'est pas là car cela détruirait tous les efforts fournis jusqu'ici : Aliapur a traité 12 stocks historiques sur fonds propres entre 2005 et 2009. Deux types de valorisation sont préférés : valorisation matière et énergétique. La première consiste en la transformation de la gomme de pneus en granulats pour la fabrication de sols sportifs, ainsi que d'objets moulés. La deuxième est un broyat de pneus utilisés comme combustibles de substitution en cimenterie. Ces deux méthodes ont une forte demande en pneumatiques ; elles devraient être préférées à la valorisation en Travaux Publics...

 Point négatif, toujours selon le cahier des charges des constructeurs, le dispositif devait couvrir toute la France métropolitaine ; or, ce n'est pas exactement le cas. Aliapur s'inquiète que les garages de Corse soient exclus, alors qu'ils avaient été concernés par la première phase du dispositif d'urgence, entre mai et août dernier. La collecte et la valorisation des pneus usagés venant de Corse nécessitent une organisation logistique et un financement correspondant puisqu'ils sont ramenés sur le continent. Tout mis bout à bout, le dispositif actuel devrait tout de même permettre de traiter plus de deux millions et demi de pneus de tourisme usagés...

Qu'on se le dise : l'éco-organisme refusera toute nouvelle demande jusqu'à la fin de l'année 2010 pour se concentrer sur la collecte des garages ayant un compte actif et dans la limite des tonnages correspondant à sa demande. Les garages n'ayant pas de compte sont donc invités à se rapprocher, soit de leurs enseignes, soit de l'opérateur retenu pour la collecte supplémentaire de 20 000 tonnes. En attendant, la rédaction de l'appel d'offre et son attribution par les constructeurs, n'a toujours pas été mise en place. Aliapur s'est tout de même engagé à augmenter de 5 000 tonnes les ordres de service de ses prestataires de collecte, de transformation et valorisation entre septembre et octobre. Ceci n'est qu'une anticipation sur les ordres de services du dernier trimestre 2010. La fin de la mission est prévue aux alentours du 10 décembre : aucune nouvelle collecte ne sera assurée avant le lundi 3 janvier 2011...