Polémique : le recyclage des lampes se fait allumer...
La semaine dernière, un reportage de l'émission "Envoyé Spécial" intitulé "Des ampoules pas si claires" a été diffusé sur France 2 ; il est visionnable ici. Le prix d’achat élevé des lampes fluorescentes compactes y était abordé, ainsi que leur esthétique qui laisse quelque peu à désirer. Ce reportage entendait également dénoncer d'autres points faibles, à savoir les quelques milligrammes de mercure qu'elles contiennent et le fait que "la filière du recyclage pour ces ampoules est très loin d’être parfaite". Face à ces allégations, Récylum n'a pas tardé à réagir en dénonçant une "vision partisane de la filière de recyclage des lampes"...
Depuis 2006, l'éco-organisme indique qu'il confie les lampes à économie d’énergie et les tubes fluorescents collectés à des prestataires agréés par les pouvoirs publics qui font l’objet de nombreux contrôles et audits. "Ceci permet de garantir que les 3 650 tonnes de lampes et tubes fluorescents collectés en 2010 ont bien fait l’objet d’un recyclage pour plus de 95% de leur poids", précise-t-il. Par ailleurs, Récylum rappelle qu'il soutient depuis 2 ans les efforts de R&D de la société Rhodia pour recycler les poudres fluorescentes et plus particulièrement les terres rares aujourd’hui non récupérées. Ce procédé innovant devrait permettre d’augmenter encore le taux de recyclage des lampes et tubes fluorescents pour atteindre près de 98% (voir notre article).
"Comme le reportage l’indique bien, les performances énergétiques des lampes basse consommation nécessitent la présence de faibles quantités de mercure. Les lampes usagées doivent donc être recyclées. Le mercure fait donc l’objet d’une attention particulière tout au long du processus de collecte et de traitement", poursuit l'éco-organisme. Ce dernier explique que les procédés de traitement utilisés séparent les poudres fluorescentes contenant les traces de mercure, du reste des fractions recyclables. Ces poudres sont définitivement stockées de façon sécurisée en ISDD (Installations de Stockage des Déchets Dangereux) de classe 1, comme d’autres déchets non recyclés de notre quotidien. "Contrairement à ce qui est dit dans le reportage d’Envoyé Spécial, il est donc tout à fait normal de trouver du mercure dans les poudres fluorescentes. Par ailleurs, les centres de traitement effectuent des mesures quotidiennes de l’air ambiant afin de s’assurer que l’éventuelle présence de mercure soit toujours inférieure au seuil admis par la réglementation", indique Récylum.
Et l'éco-organisme de continuer à remettre les pendules à l'heure : "Si le site de Citron qui traitait de nombreux autres déchets a subi un incendie [voir notre article], celui-ci n’avait aucun rapport avec les activités de recyclage des tubes fluorescents. En effet, ce traitement spécifique était opéré dans un bâtiment séparé qui n’a subi aucune dégradation. L’amalgame fait dans le reportage est regrettable. La société Citron, aujourd’hui fermée pour cause de cessation d’activité [voir notre article], à qui Récylum confiait moins de 15% des tubes fluorescents collectés en France, les a traités de façon adaptée et dans le strict respect des obligations légales en vigueur. Les différents contrôles menés n’ont jamais montré de manquement en ce qui concerne l’atelier de traitement des sources lumineuses".
Dès la cessation d’activité de la société Citron, Récylum précise que ses équipes se sont mobilisées pour assurer la continuité des opérations de traitement des sources lumineuses encore présentes sur le site. L’ensemble des tubes fluorescents et des fractions issues de leur traitement a ainsi été transféré en toute sécurité vers d’autres prestataires. Le reportage de France 2, tourné en novembre 2010, montre les opérations de transfert réalisées sous le contrôle de Récylum. "Les camions à la 'destination inconnue' avaient tous une destination parfaitement connue pour qui l’aurait demandé. En effet, tous les transports en sortie d’un site tel que celui de Citron (dit ICPE) sont consignés pendant 3 ans afin d’assurer la traçabilité des flux de déchets", s'énerve l'éco-organisme.
"Rien ne permet donc de dire que les lampes confiées à Récylum ne sont pas correctement recyclées, et les difficultés rencontrées par la société Citron ont permis à Récylum de montrer sa capacité de réaction pour assurer la continuité de service en toute sécurité pour l’environnement et les personnes", conclut-il.