Pollution aux PCB : le feuilleton continue
C'est maintenant au tour de Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, d'entrer en scène. Le 10 octobre prochain, cette dernière se rendra à Lyon pour présider le premier comité de pilotage (COPIL) PCB-Rhône, dont l'objectif est d'associer les différentes parties prenantes à la réflexion : présidents des conseils régionaux (Languedoc-Roussillon, Provence-Côte-d’Azur et Rhône-Alpes), maires de communes riveraines, représentants d’associations de protection de l’environnement, représentants des pêcheurs amateurs et professionnels, riverains et industriels...
Le rôle du comité sera d’examiner et de rendre un avis sur ce programme d’actions pluriannuel puis de suivre sa mise en oeuvre. Il devrait permettre de prendre connaissance des mesures de gestion envisageables, de donner des recommandations le cas échéant et de mettre en place les partenariats financiers nécessaires à sa réalisation. Tout cela sonne très joli et plein de promesses, reste maintenant à voir quelles sont les mesures effectives qui seront prises : l'urgence environnementale se moque des commissions et autres formalités bureaucratiques.
Le plan de surveillance de la qualité des aliments a permis de découvrir, au cours du premier semestre 2005, des teneurs élevées en PCB (polychlorobiphényls) dans des brèmes prélevées dans le canal de Jonage (limite Ain/Rhône). Les analyses de poissons et de sédiments ont été multipliées pour délimiter la zone contaminée, conformément aux recommandations de l’agence française de sécurité sanitaire des aliments (voir notre article : Contamination du Rhône aux PCBs : un Tchernobyl à la française !).
Début 2007, le préfet coordonnateur de bassin a mis en place une stratégie de pilotage coordonnée à l’échelle du bassin (même protocole d’analyse, même laboratoire, regroupement des résultats pour les études). Les recherches, qui se sont poursuivies dans ce cadre, ont révélé un taux de PCB supérieur aux seuils réglementaires sur tout le linéaire du Rhône, du barrage de Sault-Brenaz (Ain) jusqu’à la mer. Ces résultats ont conduit les préfets de département concernés à interdire la consommation de poisson sur l’ensemble du linéaire (voir notre article : PCB dans le Rhône : les pêcheurs s'insurgent).