Pollution : brûler ses déchets verts, c'est interdit !
Bien qu’interdit, le brûlage des déchets verts reste une activité largement pratiquée qui contribue à la dégradation de la qualité de l'air : 50 kg de déchets verts brûlés correspondent à 6 000 kilomètres parcourus en voiture diesel ou 18 400 kilomètres pour une voiture essence. Cette pratique participe aux émissions de plusieurs polluants dont les particules fines et certains composés cancérigènes. La pollution engendrée par ces feux peut notamment avoir un fort impact sur la santé des personnes directement exposées...
Le brûlage des déchets verts (issus de la tonte de pelouses, de la taille de haies et d'arbustes, d'élagages, de débroussaillement...) à l’air libre peut être à l’origine de troubles de voisinages générés par les odeurs et la fumée, nuit à l’environnement et à la santé, et peut être la cause de la propagation d’incendies. Cette pratique est encore trop répandue sur le territoire français, alors qu'il existe pourtant des solutions alternatives comme le compostage, le broyage ou l’apport des végétaux en déchèterie.
Plus spécifiquement, le brûlage des déchets verts est source d’émission importante de substances polluantes dont la concentration dans l’air doit rester conforme aux normes de l'euro-directive 2008/50/CE concernant la qualité de l’air. La combustion de biomasse peut représenter localement et selon la saison une source prépondérante dans les niveaux de pollution. Le brûlage des déchets verts est une combustion peu performante : elle émet des imbrûlés, en particulier si les végétaux sont humides. Les particules véhiculent des composés cancérigènes comme les HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques), dioxines et furanes. En outre, la toxicité des substances émises peut être accrue quand sont associés d’autres déchets, comme par exemple des plastiques ou des bois traités.
En dehors de dérogations préfectorales exceptionnelles pour certains territoires et à certaines périodes, le brûlage de déchets verts est donc interdit. La circulaire du 28 novembre 2011 rappelle le principe général d’interdiction et précise les dispositions de gestion des déchets verts (voir ici). Par exemple, en cas de dérogation, il convient de les brûler à des heures où l’air est thermiquement instable. "La sensibilité du milieu à la pollution de l’air (fond de vallée par exemple), la connaissance du comportement thermique de l’air (l’air froid, plus dense et donc plus lourd, reste près du sol), la qualité des combustibles (matières sèches, pas de plastiques et autres déchets ménagers) sont des facteurs clés à considérer pour la délivrance de dérogations autorisant le brûlage", précise le Ministère de l'Ecologie.
Cet article est à lire en complément de notre dépêche : Brûlage des déchets verts : une pratique à proscrire.