Pollution et déchets maritimes : grosse cata en vue ?
Imaginez une énorme masse dérivante de particules plastiques, couvrant une superficie de 2 fois et demie la France… Cela fait froid dans le dos, et pourtant cela existe dans l'océan Pacifique (voir notre article) ! La députée danoise Anna Rosbach (Europe de la liberté et de la démocratie), auteure d'un rapport sur la pollution des océans, explique le phénomène de la "soupe plastique" et fait part de son inquiétude pour l'Atlantique du Nord-est et la mer Baltique...
Une grande part de cette matière plastique provient de Chine ou du Japon, une autre grande provenant également d'Europe. Il y a une "soupe plastique" dans l'Atlantique et une autre dans le Pacifique. Leur taille augmente extrêmement rapidement, elles sont également de plus en plus profondes ; les couches de plastique sont de plus en plus épaisses.
"Pour moi, l'eau est la chose la plus importante. Sans eau, il n'y aurait pas de vie sur terre. Et on pollue trop l'eau. On va connaître de sérieux problèmes", explique Anna Rosbach. "Il faudrait démarrer une nouvelle filière industrielle ! Vous ne pouvez pas simplement prendre un navire de pêche standard et dire : 'Je vais prendre un chalut et ramasser tout ça'. En effet, le plastique des bouteilles d'eau n'est pas le même que pour une burette d'huile ou que celui qui est utilisé dans votre maison. De nouvelles professions pourraient apparaître", ajoute-t-elle.
Cette affolante pollution plastique est très dangereuse pour faune maritime : les mammifères marins, les petites baleines et beaucoup d'autres animaux sont actuellement en train de se noyer. Même les requins se noient car s'ils sont coincés dans de vieux filets de pêche, ils ne peuvent plus bouger. Et s'ils ne peuvent plus bouger, ils ne peuvent plus respirer.
"C'est démentiel ce que vous trouvez dans le ventre des phoques, des dauphins et de ce genre d'animaux : toutes sortes de jouets en plastique. C'est très triste. La 'soupe plastique' est inquiétante et s'étend", s'indigne la députée.
Tout ne semble pourtant pas complètement perdu. Concernant par exemple les anciens filets de pêche, qui sont une source de pollution non négligeable, Mme Rosbach évoque un cas très encourageant : "J'ai entendu parler d'un pêcheur danois très embêté à cause de ses vieux filets. Il ne savait pas quoi en faire. Il a trouvé un moyen de les découper en tous petits morceaux et de les recycler. Ils seront transformés en nouveaux filets. Il a déposé un brevet là-dessus, il s'est lancé dans les affaires et en un an il était devenu millionnaire !".
La députée danoise prépare actuellement un rapport sur la pollution en mer Baltique, tout en restant quelque peu pessimiste sur la suite des événements : "Même si un accord est signé entre la Suède, la Finlande et le Danemark, il y a toujours des rivières qui passent par la Biélorussie et la Russie et débouchent sur la mer Baltique. C'est une zone qu'il est impossible de ne pas polluer. Il y a également l'industrie du papier finnoise qui existe depuis plus de 100 ans. Pour faire du papier il faut beaucoup de produits chimiques. C'est la même chose en Suède", indique Anna Rosbach.
source et crédits photo : Parlement européen