Poussières d’aciérie? Volatilisées parce que valorisées !

Le 06/08/2003 à 10:57  

Poussières d’aciérie? Volatilisées parce que valorisées !

Four électrique fabrication acier Personne ou guère ne l’ignore… Lorsqu’une aciérie électrique produit une tonne d’acier, elle produit en même temps 20 kg de poussières où se mêlent zinc, fer et autres métaux lourds… La problématique est simple : que faire de ces déchets ?

Dans le département de l’Isère, chez Wheelabrator Allevard, on a installé le procédé Récupac. Il s’agit d’une unité de démonstration qui bénéficie du soutien du programme européen Life Environnement. L’outil en question assure la valorisation des poussières selon un procédé hydrométallurgique par voie acide. Couvert par trois brevets mondiaux, il valorise non seulement le zinc mais aussi les oxydes de fer, ce qui n’était pas le cas en utilisant les procédés thermiques, la stabilisation par des liants, ou encore sa variante en voie basique.

Farouk Tedjar, co-développeur du procédé explique : « on met les poussières en solution acide. Grâce à un composé à base de zinc et en une seule étape, on précipite ensuite sélectivement les métaux lourds qui forment un nodule polymétallique, tandis que zinc et fer restent en solution. C’est un atout, en regard de la voie basique qui ne dissout que le zinc ».

Autre atout, et non des moindres… l’enfouissement final (le déchet ultime) ne concerne que des quantités infime : à peine 10% de la masse initiale devra finalement être enfouie. C’est incontestablement un point fort… très fort

Enfin, la mise en oeuvre du procédé génère un autre point fort : la valorisation de la fraction ferreuse du produit issu du traitement. En effet, par transformation physico-chimique, on produit des oxydes de fer assez purs et suffisamment fins (moins d’un micron de granulométrie moyenne) pour être utilisés directement par le marché des pigments rouges et jaunes. Les qualifications ont été obtenues auprès d’un certain nombre d’utilisateurs (fabricants de dalles ou de revêtements de sols), qui sont prêts à acheter ces pigments au même prix que celui qu’ils payent lorsqu’ils payent lorsqu’ils les importent en provenance de Chine notamment.