Pré-traitement mécano-biologique : état des lieux

Le 31/07/2009 à 17:27  

Pré-traitement mécano-biologique : état des lieux

Usine de méthanisation Le procédé de pré-traitement mécano biologique (pTMB) a été développé industriellement, en Allemagne et en Autriche notamment, sous l’impulsion de la directive européenne 1999/31/CE sur la mise en décharge. Dans le contexte réglementaire de ces pays, le pTMB consiste à séparer par un tri mécanique (criblage, broyage) le flux des déchets ménagers résiduels en différentes fractions puis à stabiliser par un procédé biologique la fraction organique avant son stockage. Le pTMB doit nécessairement être associé à une opération de traitement et c’est pourquoi il ne constitue qu’un pré-traitement. De nombreux projets d’installations de pTMB sont en cours de réalisation en France.

En France, du fait d’un cadre réglementaire différent (qui est en accord avec la directive 1999/31/CE), le traitement mécano biologique (TMB) est associé à plusieurs étapes de procédés mécaniques et biologiques combinés et regroupe un panel d’installations dont les objectifs peuvent être très différents. Ce terme qualifie, de façon inappropriée, des opérations de tri/compostage ou de tri/méthanisation qui sont des traitements contrairement au pTMB.

Le pTMB n’étant qu’un pré traitement des déchets ménagers, la réussite économique de ce type de projet dépend fortement des conditions commerciales et de la pérennité des débouchés des différentes fractions de déchets, ainsi que des performances de l’installation.

Ces installations ne sont pas dénuées intérêts

Valorisation matière des déchets recyclables : cela passe par une étude qualitative nécessaire de ces déchets pour évaluer leur potentiel « recyclable » en fonction de la demande.

Valorisation agronomique des déchets organiques après compostage ou méthanisation avec nécessité de disposer de marché pour les amendements produits.

Valorisation énergétique des déchets à haut pouvoir calorifique appelé Combustible Solide de Récupération (CSR), avec nécessité d’un exutoire à proximité (en installation d’incinération ou de co-incinération) de ces CSR qui demeurent clairement des déchets.

Dégradation de la fraction organique du déchet résiduel en vue de limiter les impacts environnementaux potentiels de la mise en stockage : réduction de la production de biogaz, de la pollution organique des lixiviats et des tassements dans le massif.

Cet avantage environnemental n’est obtenu que si la dégradation est totale. De plus, il est à confronter avec ceux des installations de stockage gérées en mode bioréacteur qui permettent de réduire significativement les impacts environnementaux (cités précédemment) liés au stockage des déchets et qui offrent en plus une valorisation potentielle énergétique.

Meilleure maîtrise des flux de déchets ménagers. Cette maîtrise est toute relative puisqu’une grande partie des flux dans l’installation est envoyée en installation de traitement.

Place des installations de pTMB dans la complémentarité des filières

Le pTMB est un pré-traitement s’intégrant totalement dans la complémentarité des filières puisqu’il permet de séparer le flux de déchets en différentes fractions orientées vers des filières de traitement adaptées (recyclage matière, compostage, incinération, stockage). Néanmoins, son succès dépend de la qualité des différentes fractions de déchets en sortie d’installation et de l’existence de débouchés pérennes.

Le pTMB bénéficie d’une image positive et peut être plus facilement accepté par la population par rapport à d’autres filières même s’il n’apporte qu’une réponse partielle au traitement des déchets.

Pré-traitement facilement adaptable et flexible dans un système de gestion globale des déchets.

Usine de méthanisation de Varennes-Jarcy Une filière quiu a pour ambitions de :

Poursuivre le développement de cette filière de manière intégrée avec le système de gestion des déchets existants.

Suivre l’évolution de la réglementation des installations de pré-traitement (proposition de directive relative aux émissions industrielles). La méthanisation est un procédé biologique au cours duquel la matière organique est dégradée par des communautés bactériennes en absence d’oxygène dans une enceinte fermée (digestion anaérobie). Ce procédé conduit à la production de biogaz principalement constitué de méthane (CH4) et d’un résidu liquide appelé digestat.

Le méthane contenu dans le biogaz est valorisé sous forme de chaleur, d’électricité ou de carburant. Le digestat doit faire l’objet d’un traitement par compostage pour être valorisé comme amendement organique. En effet, la méthanisation ne permet pas en elle-même la stabilisation du digestat.

3 installations de méthanisation de déchets ménagers opérationnelles en France en 2006.

147 000 tonnes de déchets traités dans ces installations en 2006 ( source ADEME, ITOM 2006).

Nombreux projets d’installations de méthanisation en cours d’étude dont deux de taille importante dans le sud de la France.

Remarques : n’apparaissent pas dans ce schéma, les jus de process qui peuvent être par exemple recyclés dans le process ou traités sur site avant rejet. Les composts ne répondant pas aux normes peuvent être dirigés vers une installation de stockage.

Place des installations de méthanisation dans la complémentarité des filières

Traitement permettant d’exploiter le contenu énergétique sous forme de chaleur, d’électricité ou de carburant des déchets organiques.

Filière en complète association avec une étape de compostage en vue d’une valorisation agronomique du digestat.

Filière en plein développement bénéficiant d’une image favorable et s’intégrant progressivement dans le schéma de gestion des déchets mais nécessitant pour chaque projet une évaluation des débouchés locaux de valorisation de l’énergie et surtout des digestats compostés.

Large possibilité de valorisation du biogaz.

Traitement acceptant divers types de déchets organiques (déchets agricoles…).

Il s'agit aussi de :

Poursuivre le développement du procédé de méthanisation dans un objectif d’augmentation de production de biogaz et de digestat composté valorisé, et de recherche des meilleures solutions de valorisation énergétique.

Travailler à la réalisation d’un fascicule du CCTG (Cahier des Clauses Techniques Générales) relatif à la construction des installations de méthanisation.

Participer à l’élaboration d’un cadre réglementaire de la méthanisation.

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source : Fnade