Premier anniversaire du plan national de prévention de la production des déchets : passons à la vitesse supérieure !
Il y a un an, le 11 février 2004, le Ministère de l’Environnement et du Dévelopement Durable présentait un plan ambitionnant de stabiliser les tonnages des déchets ménagers d’ici 2008...
Malgré les différentes actions proposées, dont les symboliques « stop pub » et « sacs de caisse », ce plan fixait un objectif de stabilisation sans se donner les moyens de l’atteindre (à titre de comparaison, l’agence régionale flamande de gestion des déchets consacre 65% de son budget à la prévention des déchets).
Alors, un an après, sommes-nous sur la bonne pente ?
NON, la courbe des déchets reste ascendante, même si, pour les quelques « chantiers » mis en œuvre, des résultats ont été enregistrés rapidement. Ce point indique que les français sont sensibles à la prévention des déchets et prêts à s’y impliquer dès lors qu’ils peuvent s’appuyer sur des dispositifs concrets.
Si la France persiste à se limiter à quelques actions symboliques, nous n’atteindrons vraisemblablement pas l’objectif 2008. Il est donc urgent de compléter ces premières interventions en :
allant au-delà des actions symboliques (en encourageant l’achat de produits générant moins de déchets) ;
prenant des mesures incitatives pour compléter les actions volontaires déjà menées.
Levier complémentaire et indispensable à une politique globale de réduction, la facturation des déchets en fonction des quantités confiées à la collectivité constitue un outil incitatif permettant des résultats significatifs, à condition qu’il soit accompagné d’actions donnant au citoyen les moyens de réduire la quantité et la toxicité de ses déchets (alternatives de consommation, ressourceries, compostage individuel, programmes locaux de prévention des déchets…).
A l’occasion du premier anniversaire du plan national de la prévention des déchets, l'association FNE demande au Gouvernement, dans le cadre de la loi déchets actuellement en préparation :
de fixer des objectifs chiffrés et échelonnés dans le temps (2010, 2020) visant à la fois à réduire la toxicité des déchets mais aussi à réduire les tonnages de déchets produits ;
de donner aux collectivités en charge de la gestion des déchets des moyens afin qu’elles puissent élaborer des programmes locaux de prévention des déchets ;
de mettre en place un mode de financement à la fois plus équitable et plus responsabilisant sur l’ensemble du territoire, basé sur la quantité de déchets produits par chacun. Cela passe nécessairement par une réforme du système de redevance, aujourd’hui pas suffisamment attractif.