Pub, emballages et Cie... : qui peut le plus, fait le moins !

Le 13/02/2007 à 10:30  

Pub, emballages et Cie... : qui peut le plus, fait le moins !

Colère, interrogation, énervement Le Sénat a adopté un amendement pour le moins cocasse. A l’heure où l’on prône la réduction à la source et le recyclage, il interdit en effet l’emploi des médicaments non utilisés à usage humanitaire… mais le maintien de leur collecte (gratuite) par le biais des pharmacies… dans le but d’incinérer le tout, avec les autres déchets municipaux. Faire, défaire et refaire, c’est travailler dit le proverbe… Sauf que Amorce n’est pas contente du tout du tout…

Cela étant, tout n’est pas perdu… quand bien même il est difficile de tout comprendre…

Les Pouvoirs Publics ont décidé d’agréer à nouveau Cyclamed pour les emballages récupérés avec les médicaments non utilisés (MNU)… Bonne nouvelle ? Pas vraiment puisque ces derniers finiront également dans les incinérateurs, sans autre forme de recyclage.

Là où le bât blesse, c’est que la contribution « Point vert » est désormais obligatoire pour ce type d’emballages (suite à l’action des associations de collectivités, de consommateurs et de protection de l’environnement réunies). Mais qu’on se rassure : on exonère une partie du gisement de cette contribution Point Vert.

Honteux, plaide Amorce « quand on sait qu’ils en ont été exonérés pendant déjà 15 ans sans raison. Cette filière perd résolument toute crédibilité ! ».

Plutôt que d’agréer Cyclamed pour une collecte des emballages de MNU totalement absurde, Amorce, soutenue en cela par de nombreuses associations, propose « de charger l’éco-organisme de la collecte sélective de tous les déchets d’activités de soin (seringues, aiguilles, médicaments non utilisés, ….), qui représentent un véritable problème pour les collectivités, pour les usagers concernés et pour l’environnement ». Aussi, elle a demandé aux Ministères de l’Ecologie et de la Santé la création immédiate d’un groupe de travail pour étudier les conditions de mise en œuvre de ce dispositif.

Par ailleurs, Eco-Emballages a confirmé que sa filiale Adelphe avait perçu près de 14 millions d’euros auprès des sociétés pharmaceutiques au titre du « point vert » sur les emballages de médicaments. Qui financeront… les caisses des 2 éco-organismes déjà grasses de 110 millions ! Sans qu’aucun de ces 14 millions ne soit reversé aux collectivités locales qui gèrent ces déchets. Alors que les collectivités peinent à boucler leur budget de gestion des déchets, cette situation de rente est inacceptable ! Amorce demande donc une revalorisation des compensations d’Eco-Emballages aux collectivités avec la prolongation jusqu’en 2010 du système de dédommagement pour les collectivités qui ont enregistré des baisses de recettes lors du passage du barème C au barème D. De plus, Amorce souhaite une revalorisation des soutiens à la collecte sélective de l’aluminium, du papier-carton, du plastique qui composent les emballages de médicaments, et sur la valorisation énergétique, puisque la plupart de ces emballages de MNU sont incinérés.

Enfin, cette même semaine, un autre éco-organisme a révolté les collectivités : EcoFolio qui rassemble les producteurs de publicités et gratuits en boîte aux lettres, a en effet été agréé pour soutenir financièrement la gestion des déchets d’Imprimés Non Sollicités (INS). « En soit, c’est une excellente nouvelle, après des années de bataille pour appliquer le principe Pollueur/Payeur… mais concrètement le dispositif financier imposé par les industriels sans négociation ne financera même pas 15% du coût de collecte et de traitement aujourd’hui assumé par les collectivités locales et qui restera donc essentiellement à la charge… des contribuables. Pourtant, lors de la loi de finances, nous avons obtenu un abaissement du seuil d’exonération et un relèvement des sanctions pour les contributeurs récalcitrants, ce qui assurera à EcoFolio des recettes plus importantes ». Aussi, Amorce demande l’ouverture immédiate de négociations pour revoir à la hausse le barème de compensation, sous peine de quoi nous inviterons les habitants de nos communes à rapporter les publicités… dans les centres commerciaux : retour à l’expéditeur !