Actuellement, 6 unités de méthanisation sont en service, mais elles passeront à 25 d'ici 2015, traitant 2 millions de tonnes d'ordures ménagères essentiellement résiduelles. L'avantage principal est donc la production d'énergie renouvelable par la valorisation du biogaz, ce qui permet de réduire le recours aux énergies fossiles pour la production d'électricité, de chaleur, voire de carburant. Mais, les incertitudes liées à la qualité des matières obtenues, aux coûts d'investissement et d'exploitation par rapport à d'autres choix de tri et de compostage, restent posées pour les unités de traitement fonctionnant à partir des ordures ménagères.
Dans le cas de la région de Bayonne nord, le choix de Bil Ta Garbi s'est arrêté sur la valorisation par TMB sur la commune de Charrite-de-Bas et c'est le groupement Urbaser qui en sera le fournisseur. Le problème local est la mise en place rapidement d'une solution de valorisation afin d'arrêter l'envoi des OM sur la Gironde. Celui-ci ne peut-être n'est que temporaire et doit prendre fin en 2013.
Or, si le projet TMB date déjà de nombreuses années, il n'y a pas encore beaucoup de recul d'expériences régionales sur cette technologie. De plus, localement, de nombreux habitants y sont opposés. Ils ne veulent pas voir arriver, en pleine zone d'urbanisation, une usine générant mauvaises odeurs, nuisances sonores et une augmentation importante du trafic routier avec le passage de 200 camions-poubelles par jour. Et surtout, le collectif dénonce le montant d'investissement d'une telle usine, soit 94 millions d'euros. D'ailleurs, une manifestation est prévue dans quelques jours, le 10 juillet, sur le site de construction pour faire part de leur protestation.
En même temps, tout le monde s'accorde sur le point suivant: il faut une solution et vite. Le projet répond à des besoins clairement identifiés sur le territoire des Pyrénées-Atlantiques et à des objectifs ambitieux. Mais, ce qui fait polémique c'est le choix de l'usine. La méthanisation apporte des avantages, mais elle n'est pas la seule solution et le manque d'expériences est réel. Tout d'abord, cette dernière est chère comparée au compostage. Puis, elle nécessite un tri au préalable rigoureux et ne permet pas de traiter toutes les fractions de matière organique. Sans oublier, le problème des odeurs générées , dont on craint qu'ils ne soient pas parfaitement rêglés. La méthanisation est certes en vogue car elle permet une double valorisation énergétique et organique. Mais, attention aux problèmes de qualité et de coûts d'exploitation. Et, pour conclure, n'oublions pas que fondamentalement, les solutions se trouvent dans la prévention, puis dans le tri et la valorisation uniquement des déchets organiques.