Quand la Chine s'éveille au biocarburant cellulosique...
Ça bouge dans l'Empire du Milieu en matière de bioénergie : Novozymes (leader mondial en bio-innovation), Cofco (producteur et fournisseur de produits agricoles transformés) et la société chinoise Sinopec (3ème plus grande raffinerie de pétrole au monde) ont signé il y a quelques semaines un protocole d'entente couvrant les prochaines étapes qui mèneront à la commercialisation du biocarburant cellulosique en Chine, un biocarburant de seconde génération...
Dans le cadre de cet accord, une usine de démonstration d'éthanol cellulosique sera construite par Sinopec et Cofco ; les enzymes utilisés proviendront de Novozymes. Cette nouvelle usine, qui sera la plus grande usine de démonstration en Chine capable de convertir des déchets agricoles en biocarburant, sera opérationnelle au 3ème trimestre de 2011. La capacité de production annuelle sera de 11,3 millions de litres de bioéthanol, produits à partir de tiges de maïs.
Cette production est basée sur le recours à une nouvelle enzyme de la société Novozymes, lancée en février dernier, qui permet de produire de l'éthanol cellulosique à un prix compétitif, comparé à ceux de l'essence et de l'éthanol conventionnels. Le partenariat avec la Chine s'est concrétisé en 2009, a précisé Micheal Christiansen (Président de Novozymes Chine), pour développer du biocarburant à partir de déchets agricoles. Aujourd'hui, la coopération est proche de la phase de commercialisation.
Le contexte chinois est favorable à la réalisation de ce projet du fait d'un approvisionnement adéquat en biomasse. Les résidus agricoles dépassent à eux seuls les 700 millions de tonnes par an. Selon une étude réalisée en 2009 par Novozymes et McKinsey, "en convertissant des résidus agricoles en éthanol-carburant, la Chine pourrait réduire sa consommation d'essence de 31 millions de tonnes en 2020, diminuant ainsi de 10% sa dépendance vis-à-vis du pétrole importé et éliminant 90 millions de tonnes d'émissions CO2". Par ailleurs, le marché chinois de l'automobile augure d'une augmentation sans commune mesure du nombre de voitures en 2020 : on comptera alors 200 millions de voitures en circulation (contre 130 millions actuellement), ce qui conduira à un accroissement significatif de la demande en carburant. C'est pourquoi le gouvernement chinois a fixé des objectifs ambitieux en termes de développement des bioénergies, en mettant l'accent sur la production de biocarburants cellulosiques.