Québec : des bouteilles de 15 litres non réutilisables arrivent sur le marché
Il y a trois semaines, les médias ont fait référence au projet de l’un des plus gros embouteilleurs québécois d’utiliser une technologie italienne qui consiste à mettre sur le marché des bouteilles de 15 litres non réutilisables. Cette technologie aurait pour conséquence de voler 70% du marché des bonbonnes d’eau de 18 litres en l’espace de moins d’un an.
Vincent Brazeau (de la ville de Saguenay) commente cette nouvelle et s’interroge quant à savoir que fait le gouvernement provincial ?
« Cette situation est affreuse! C’est un retour en arrière. Nous recevons en ce moment même les 189 signataires du protocole de Kyoto à Montréal et nous prenons conscience que le Canada est le chef de file dans l’incapacité de faire face au défit de réduction des gaz à effet de serre. Si cette technologie est mise en œuvre sur le marché québécois, comme elle l’a fait en Ontario où elle a perturbé le marché en quelques mois, cela rendra les objectifs de Kyoto encore plus difficiles à atteindre !!! »
La vente totale de ces emballages à remplissage unique a augmenté de 65 % en 11 ans, passant de 796 millions en 1991 à 1,3 milliard d’unités en 2002. Pendant cette période, l’utilisation du verre a baissé de 38 % tandis que celle du plastique a augmenté de 121 %.
Selon une étude de Recyc-Québec, il se vendrait au Québec annuellement plus de 175 millions de contenants à remplissage unique comme les boissons gazeuses, l’eau etc. Hors, seulement 6 % de ces contenants sont recyclés.
« Il serait catastrophique de voir cette technologie italienne débarquer au Québec. Il est certain qu’elle est consommatrice de plastique recyclable. Mais cela annonce de nouveaux problèmes. Ces gros contenants prennent énormément de place dans les camions chargés de la collecte hebdomadaire des bacs bleus ».
Ce qui signifie, en d’autres termes, que ces camions devront effectuer de nombreuses rotations supplémentaires, ce qui aurait pour conséquence immédiate d’augmenter les coûts pour offrir le service et d’augmenter également la consommation d’essence.
A l’issue de quoi, les gaz rejetés (première cause du réchauffement planétaire) pollueront davantage encore la planète.
« En effet, 1 litre d’essence consommé par une voiture relâche dans l’atmosphère l’équivalent de 2,5 Kg de CO2. De plus, il exige un besoin énergétique afin de transformer ce contenant sous tout autre forme. Qui dit besoin énergétique dit consommation et donc, pollution.
Enfin, vu notre pauvre pourcentage de recyclage, ces gros 15 litres auraient un effet très pervers sur notre environnement dans nos sols québécois ».
Pour ce qui est des contenants d’eau de 18 litres, ils sont réutilisables en moyennes 70 fois et ils ont une consigne de 10 $. Cela incite les consommateurs à rapporter leur bouteille.
« Alors, pourquoi changer ce bon fonctionnement. Suite à l’annonce du projet de lancer ces bouteilles de 15 litres à remplissage unique, le gouvernement québécois libéral disait vouloir mettre des bâtons dans les roues à ce marché potentiel. Depuis cette annonce, j’aimerais bien savoir ce que le gouvernement a fait et ce qu’il tente de faire »…