Les vols se multiplient et s’organisent... Le manque à gagner pour les déchèteries est évident : des centaines de milliers d’euros. En Haute Saône, parce que les prix flambent, on n’y va pas avec le dos de la petite cuillère : un 19 tonnes (volé) a même servi à des malfaiteurs... Ailleurs en France, il en est qui se font prendre et qui prennent de la prison ferme...
A l’ouest, les vols de ferrailles dans les déchèteries se multiplient : les 80 déchèteries vendéennes sont le théâtre de massacres à la tronçonneuse ; on défonce les portails, cisaille les grillages pour entrer coûte que coûte et se servir sans payer, l’électroménager et autres pièces métalliques regorgeant de ferrailles et métaux. A 4 500 euros environ la tonne de cuivre, on use des grands moyens!
Selon une étude récente réalisée entre 2009 et 2010 par les services de Trivalis (syndicat d’élimination des déchets ménagers et assimilés), près de 4 000 tonnes de ferrailles auraient disparu des bennes de la région. Riches en cuivre, les appareils électroménagers sont particulièrement prisés des « visiteurs ». Pour les collectivités, ces vols représentent un manque à gagner considérable, estimé à 400 000 €. Au-delà de cette perte sèche de recettes, les élus doivent aussi faire face aux dégradations dans leurs déchèteries et investir pour sécuriser les lieux. Une facture supplémentaire pour le contribuable de plusieurs centaines de milliers d’euros également.
Au total, les coûts, directs et indirects, de ces vols s’élèveraient à 800 000 €...
Et à ce prix, on n’a pas fait le tour de France... Les prix annoncés ne valent que pour la région dont on parle!
Voir aussi : Métaux : au secours! Les voleurs déraillent! ; Romi Recyclage, victime d'un vol de métaux et Métaux : papy fait de la délinquance!
Cela étant, comme dans tous les métiers, on a des pro et des amateurs… sans parler des "intouchables"...
Ainsi, un couple de Lannionnais était jugé ces jours derniers, au tribunal correctionnel de Saint-Bieuc à la suite de plaintes déposées par les mairies de Ploubezre et de Ploumilliau : motif, la disparition d'une trentaine de plaques d'égout en fonte! Du 3 au 12 mars dernier, à la nuit venue, le prévenu, qui était absent à l'audience, utilisait le véhicule de sa compagne, pour dérober des plaques d'égout, histoire de le revendre. A qui donc? C'est une bonne question! Ce n'est pas faute de dire et répéter aux récupérateurs qu'il est nécessaire d'user de vigilance quant à la provenance de la camelote. Mais, vous savez ce que c'est... ça rentre par une oreille et...
Bref : au cours de l'instruction, notre homme a toujours nié être l'auteur des faits, de même que sa dame. Oui mais voilà : madame a fini par craquer. «Oui, je suis allée avec lui, une fois seulement, et on a fait des courses avec l'argent de la revente».
L'un des salariés de l'entreprise de récupération de ferrailles qui avait acheté les plaques était également prévenu auprocès, pour recel. Il s'en sort bien puisque Le procureur l'a seulement mis en garde contre les carences de contrôle quant à l'origine de la marchandise : «soyez vigilant. La revente de ferraille est désormais un commerce réglementé». Il bénéficiera d'une relaxe...
Pas de bol en revanche pour nos deux voleurs : récidivistes, avec casier judiciaire à l'appui, le tribunal a condamné Mme Leroux à neuf mois de prison ferme et son compagnon, M. Mazousi, à un an ferme...
Pour en savoir plus sur le marché de l'acier et les ferrailles, au plan internationale, lire Ferrailles et instabilité du monde