Recyclabilité : une allégation environnementale à méditer
Un an après sa première édition, le "Guide pratique des allégations environnementales" s’enrichit de 8 nouvelles mentions, dont "écologique", "recyclable", "renouvelable", "compostable" et "éco-conçu". Cette version 2012 plus complète reprend ainsi les règles élaborées par les professionnels et les consommateurs du CNC (Conseil National de la Consommation) pour une quinzaine d’expressions parmi celles qui sont les plus fréquemment utilisées sur les produits. Objectif : donner aux consommateurs des repères afin de mieux comprendre certains termes utilisés pour valoriser les produits plus respectueux de l’environnement...
Que signifie l’allégation ? A quelles caractéristiques environnementales précises cela correspond-il ? Quelles informations essentielles doivent figurer sur le produit ? Afin de répondre à toutes ces interrogations, ce guide pratique propose d’éclairer le consommateur afin d’éviter toute confusion lors de ses achats. Il complète ainsi les actions initiées par le Grenelle Environnement en matière de consommation durable, en vue de mieux informer les consommateurs sur la qualité écologique de leurs achats et de mieux valoriser les démarches d’éco-conception des professionnels.
"L’argument environnemental n’est pas un argument de vente comme les autres : il rapproche l’engagement d’une entreprise et l’implication d’un consommateur en faveur du développement durable, et ne peut se permettre de jouer sur des ambiguïtés. Une communication loyale et explicite, base d’une confiance solide, est donc fondamentale", peut-on lire en préambule de cette publication. "Une première version du guide pratique, publiée en novembre 2010, définissait les conditions d’emploi de 7 allégations environnementales. Aujourd’hui ce sont 15 allégations, parmi celles qui sont les plus fréquemment utilisées sur les produits, qui sont clarifiées dans cette deuxième édition".
Pour information, lorsqu’une allégation environnementale qualifie un produit (par exemple : un nettoyant "écologique"), elle lui confère certaines qualités ou caractéristiques (composition du nettoyant, biodégradabilité de ses composants, caractère recyclable de son emballage...). Lorsqu’une allégation environnementale qualifie une entreprise, ce sont les activités de cette dernière qui sont concernées: réduction de la consommation d’énergie du site de production, des émissions de GES liées au transport des matières premières, de l’usage de produits phytosanitaires, participation financière à un projet environnemental...). Ces actions ne confèrent pas systématiquement des caractéristiques particulières à un produit.
L'entreprise doit justifier ses actions par des éléments concrets, mesurables, pertinents, significatifs et vérifiables (par exemple en termes d’éco-conception, de limitation de l’emploi de substances polluantes et des émissions de GES, de gestion maîtrisée des ressources naturelles, de l’énergie et des déchets...) prouvant que les principaux impacts environnementaux liés aux activités concernées ont été significativement réduits ; elle peut alors recourir à un organisme indépendant pour contrôler certains aspects de sa démarche.
Concernant par exemple le compostage, le guide rappelle que tous les déchets d’origine végétale ou animale sont par nature compostables. Les autres produits qui revendiquent leur caractère compostable (emballages, sacs poubelles, gobelets, couverts, pots pour plante...), doivent être conformes à des normes précises garantissant que le produit va se dégrader en un compost de qualité dans une installation industrielle de compostage. Le label "Ok compost home" garantit qu’un produit peut être composté dans des conditions optimales dans un composteur individuel de jardin.
En matière de recyclage, le guide souligne notamment que, pour beaucoup d’emballages, le caractère recyclable n’est pas un élément de distinction, mais une caractéristique commune à tous les emballages de la même famille (par exemple : toutes les bouteilles d’eau en plastique sont recyclables). Dans ces cas, la mention "recyclable" ne doit donc pas être utilisée pour valoriser le produit mais simplement pour donner une consigne de tri au consommateur.
Le "Guide pratique des allégations environnementales" est consultable sur le site du CNC ; rendez-vous ici (1,98 Mo). Il sera également diffusé lors de la 10ème édition de la Semaine du Développement Durable, dont le thème cette année est l’information éco-responsable à destination des consommateurs (voir ici).