Recyclage auto : PSA fermerait Hérimoncourt
Créée début XIXème siècle, l’usine de Terre Blanche, à Hérimoncourt, moins connue que l'usine de Sochaux-Montbéliard (3 000 salariés), du moins en dehors de la région, n'en est pas moins l'usine qui a participé au succès de la marque au Lion, et qui est éminemment associée à l'histoire de la construction automobile. L'entreprise familiale, qui a précédé la société Peugeot, est fondée en 1810, lors de la transformation du moulin à grain familial installé sur la commune de Hérimoncourt, en fonderie d'acier. À cette époque, Jean-Pierre et Jean-Frédéric Peugeot font le choix judicieux de diversifier leur activité avec la production de rubans d’acier pour la couture et des lames de scies et ressorts pour l’horlogerie.
Aussi, l'annonce, par la direction du groupe, faite aux syndicats représentant les personnels de l'entreprise, de regrouper et centraliser ses activités de recyclage, qui occupent les deux tiers de ses salariés (depuis quelques années, l’usine d’Hérimoncourt s'était en effet spécialisée dans le recyclage des pièces automobiles), en Haute-Saône, à Vesoul dans un an, a fait l'effet d'un coup de massue : 200 personnes environ sont en effet directement concernées par cette volonté de la direction qui envisage des départs volontaires et des solutions de formation et/ou de reclassement.
La cessation prochaine de l'activité principale du site fait grand bruit au delà de l'enceinte de l'usine : les élus locaux, attachés à ce passé et à ce présent industriel, ont fait part de leur souhait de voir s'organiser une table ronde afin de chercher une solution visant à préserver Hérimoncourt (3 700 habitants), tout en comprenant l'objectif du constructeur de délocaliser afin de développer l'activité de pièces de rechange dans une Division Recyclage établie à 80 km de là. (et non pas à l'autre bout du monde).
Pour sa part, la maire de la commune, Marie-France Bottarlini, a appelé à une journée ville morte, le 23 février prochain.
Quant au député de la 4e circonscription du Doubs, Frédéric Barbier, qui ne peut « pas imaginer que Peugeot ne garde pas une activité industrielle sur ce site », il a interrogé ce mercredi (lors des questions au gouvernement), le ministre de l’Économie qui a annoncé la tenue d’une prochaine table ronde : « le groupe aurait pu choisir un autre site dans le monde. C’est une bonne nouvelle qu’un site français a été choisi et c’est une bonne nouvelle que PSA entend multiplier par trois son chiffre d’affaires en matière de recyclage » (...)« Vous recevrez dans les heures ou les jours qui viennent un courrier du président Carlos Tavares vous invitant à une table ronde ».
Affaire à suivre, donc...