Recyclage : début d'année tourmenté pour GDE
Elle est connue du plus grand nombre, en France et ailleurs, cette entreprise familiale, fondée il y a un peu plus d'un siècle, en Normandie, par la famille Dauphin. Son siège est resté sur le site historique, basé à Rocquancourt dans le Calvados.
Au fil du temps, que du développement : GDE dispose aujourd'hui d'un réseau de plus de 80 sites ; elle traite près de 3 millions de tonnes de déchets métalliques par an (ferrailles et métaux). Sauf que la période n'est pas optimale, en termes d'image : alors que dans quelques jours, l'entreprise sera attendue devant la cour d'appel de Caen pour abandon de déchets dangereux et dépôt illégal de déchets, dans le Calvados, une affaire qui remonte un peu (*) et pour laquelle l'entreprise se défend, le PDG de GDE, Bruce Monnier et le petit-fils du fondateur, Guillaume Dauphin ont été placés en garde à vue lundi 3 février (laquelle devait prendre fin hier, mercredi 5 février, en toute fin de journée), tandis que le directeur de GDE-Montoir-de-Bretagne en Loire-Atlantique, a lui aussi été mis en garde à vue à la fin de la semaine dernière, avant d'être mis en examen et placé en détention provisoire.
Après trois ans d'investigation, Joelle Rieutort, le procureur du Mans, a en effet confié le dossier à un juge d'instruction l'été dernier. Diligentée depuis lors, à un autre niveau, l'enquête est menée pour travail dissimulé, faux et escroquerie en bande organisée au sein de l’entreprise normande de recyclage Guy Dauphin Environnement (GDE).
Aux dernières nouvelles datant de ce matin, Bruce Monnier n'a finalement pas été incarcéré au Mans hier soir, mais placé sous contrôle judiciaire. Il est, ainsi que deux autres personnes de la société GDE, mis en examen pour escroquerie. Aucune charge n'a été retenue à l'encontre de Guillaume Dauphin.
On rappellera, à ce stade du propos, afin qu'il n'y ait pas d'amalgame, qu'une garde à vue, tout comme une mise en examen ne constituent pas une condamnation ferme ou même avec sursis! On est censé le savoir, mais c'est parfois mieux de le confirmer avant que les esprits ne s'échauffent et cafouillent... Il appartiendra donc aux enquêteurs de finaliser les investigations en cours, afin de déterminer si oui ou non, il y aura lieu d'aller plus loin ou pas.
Quoi qu'il en soit, ces éléments sont d'autant plus dommageables, pour l'entreprise et l'ensemble de ses salariés, qu'une autre tourmente tourneboule GDE : celle de Nonant le Pin, dans l'Orne. Un centre d'enfouissement qui fait polémique et contre lequel nombreux sont ceux qui sont "remontés"...
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(*) l'affaire concerne un dépôt sauvage de RBA (résidus de broyages automobiles) qui avait été découvert en 2008. Cet "abandon" de déchets près de Falaise, reconnu par GDE, a conduit tout récemment au renvoi en correctionnelle de ce dossier. Le procès aura lieu le 13 mars prochain, à Caen.