C'est une première en France... Les complices de cette belle aventure sont cinq et non des moindres : il s’agit d’entreprises importantes associant le groupe Vitamine T, qui ont choisi de travailler en partenariat dans le cadre du démantèlement et du recyclage de matériel ferroviaire… Une nouvelle filière pour tout bientôt ? Peut-être. En attendant, la région Nord, oublie dérailler : première région ferroviaire française grâce à deux constructeurs de renommée internationales que sont Alstom et Bombardier (qui occupent environ 10 000 personnes), la région accueille aussi de très nombreuses éco-entreprises et entreprises de recyclage…
A raison d'un gisement estimé à plusieurs milliers de véhicules ferroviaires hors d'usage, cette filière de déconstruction, la première à voir le jour dans notre pays, ne devrait pas chômer et rapidement créer plusieurs dizaines d'emplois. Les acteurs du projet vont se rapprocher du pôle de compétitivité ferroviaire I'Trans. Cela étant, pas question d'attendre le temps de la labellisation avant de se lancer. A la clé, le désengorgement de certaines gares de triage, mais aussi de la ferraille, des métaux, du bois, des plastiques...
Les cinq entreprises partenaires se sont réunies en GME (Groupe Momentané d'Entreprises). Le site devrait être implanté près de Valenciennes, à Trith-Saint-Léger, sur une plateforme logistique tri-modale exploitée par Hiolle Industrie : une friche industrielle, ancien site Usinor, de 22 hectares dont une dizaine couverts. « L' endroit est parfaitement adapté à la réception de locomotives et de wagons. Un local de 7000 mètres carrés sera libre pour cette future activité», a déclaré Stephane Bouché, responsable du projet chez Hiolle Industries....
Cette plateforme, qui regroupera tous les savoir-faire, permettra d’ici la fin de cette année à chaque entreprise, d’intervenir selon ses compétences. L’idée développée est dans un premier temps de démanteler le matériel ferroviaire usagé, issu des régions Nord et Ile de France. Nul doute que ces matières trouveront preneur... Alstom Transport qui a étudié et fabriqué la majorité du matériel roulant en fin de vie, pourra sans peine identifier et analyser les matériels en vue de leur valorisation : les nomenclatures des pièces en sa possession faciliteront le démantèlement et le tri par matières en vue de leur recyclage. « Il y aura des métaux, du cuivre, des plastiques, du bois, de la mousse, du verre et de l'amiante », précise Stephane Bouché.
Hiolle se chargera de l’implantation et du plan de déconstruction tandis que, proche de la plateforme, l'aciérie de LME-Trith (groupe Beltram), le plus grand site européen du groupe Laminés Marchands Européens, utilisera la ferraille dans ses fours. Cette usine envisage même de doper sa production d’acier de 30 % d’ici la fin de ce semestre (produits longs pour les besoins de la construction. collectera et traitera les fractions métalliques.
Ramery Environnement se focalisera sur le désamiantage et la gestion des déchets d’amiante et Vitamine T se consacrera à la formation et au recrutement, ce qui contribuera à la création d'une filière d'insertion. En fait, Vitamine T compte reproduire à Valenciennes ce qu'elle a déjà mené à Lille-Lesquin pour ce qui concerne le traitement et de la valorisation des déchets électroménagers via sa filiale Envie2e.
Il faut dire qu'il y a matière... aujourd'hui certaines gares de triage dont celle de Sotteville-les-Rouen regroupent plusieurs centaines de voitures abandonnées à la rouille.
La RATP, premier client de la structure permettra de se faire la main avec 3 voitures à déconstruire cet été. «Je suis allé convaincre directement Pierre Mongin, le président de la RATP», a indiqué Alain Bocquet, député maire de Saint-Amand-Les-Eaux, président de la communauté d'agglomération qui intègre Trith-Saint-Léger, ET président de la commission d'enquête parlementaire sur la filière ferroviaire française, laquelle est à l’origine de l'organisation d'une filière de déconstruction de voitures et de wagons de fret!