Recyclage des déchets d’emballages : en demi-teinte…

Et non pas en demi-deuil. Eric Brac de la Perrière, directeur général d’Eco-emballages présentait ce lundi le bilan mitigé des progrès de la collecte et du recyclage des déchets d’emballages ménagers en France. Incompréhension des consignes de tri ici, mode opératoire sur le territoire de certaines collectivités à modifier, les chiffres attestent d’une certaine stagnation quand les budgets consacrés à la collecte sélective sont exponentiels… Pour faire court, l'éco-organisme en veut pour son argent, ce qui nécessitera d'opérer autrement quand ce sera nécessaire, l'idée étant d'instaurer et de mettre en oeuvre de bonnes pratiques...
Lundi 1er juillet, lors de la présentation de son rapport annuel, Eco-Emballages a insisté sur la nécessité de réveiller la dynamique du recyclage, notamment dans les grandes agglomérations où les performances sont très inégales. Plusieurs pistes pourraient être suivies pour ce faire, d’autant qu’à l’échelle du pays, le recyclage des déchets d'emballages est au point mort…

L’expérimentation de l’extension des consignes de tri sur les plastiques, lancée en mars 2012, est encore trop récente et trop limitée pour changer la donne puisqu’elle ne concerne que 51 collectivités françaises volontaires, soit 6% de la population française. Au final, le plastique des emballages ménagers n’est donc recyclé en France qu’à 22% (49% si l’on ne regarde que les bouteilles et les flacons).
Et de remarquer que « les emballages en aluminium continuent aussi de poser problème car ils sont très fins et passent à travers les dispositifs de tri »…
La conclusion de l’éco-organisme est sans appel : « peuvent mieux faire, les trieurs »… Parce qu’à ce rythme là, les 75% de recyclage global, c’est pour 2020, et encore !


Bonne nouvelle néanmoins : l'un des objectifs du Grenelle a été atteint l'an passé l’an dernier. Il s’agit de la réduction de 100 000 tonnes, entre 2007 et 2012, du poids des emballages mis sur le marché par les industriels. C’est le secteur des boissons qui a largement contribué (pour 77%) à la satisfaction de cet objectif, par le biais de l'allègement des bouteilles en verre et en plastique.




Ce qu’il est intéressant de noter, c’est que non seulement la collecte sélective et le recyclage des emballages y sont performants, mais qu’en plus, les coûts de tri et de collecte y restent raisonnables : 438 euros par tonne pour les emballages légers contre 489 €/t en France et 49 €/t pour le verre contre 92 €/t.
De plus, ces coûts moyens (calculés par l’éco-organisme à partir des données provenant de 500 collectivités rassemblant environ 30 millions d’habitants) ne laissent évidemment pas apparaître des extrêmes, lesquelles s’étalent de 300 à 690 €/t pour les emballages légers et de 44 à 163 €/t pour le verre !!!
« Anormal d’avoir à constater une telle dispersion au sein de groupe de collectivités disposant d’un profil similaire», indique Eric Brac de La Perrière. Pour

Ce n’est qu’en mai 2006 si notre mémoire est bonne qu’Eco-emballages a commencé à évoquer du bout des lèvres, à demi-mots discrets, que l’idée n’était peut être pas aussi géniale et adaptée qu'il avait semblé, et à accorder qu'elle est en tout cas très coûteuse pour le contribuable…

Le directeur général indique également qu’il faudrait pouvoir remédier à « un recyclage trop faible du plastique » (46% pour les bouteilles et flacons et 22% pour l'ensemble des plastiques) : l’expérimentation nationale en cours devrait pouvoir apporter des postes à 
De la même manière qu’on a bien noté que la densification des points d’apports volontaire des bouteilles et bocaux en verre se solde par une hausse de 20 % des tonnages en moyenne (pour une desserte passant à un point d’apport pour 400 habitants en ville et pour 600 hab. en rural).
Il va de soi que la mise en oeuvre de la tarification incitative est « l’un des outils les performants pour diminuer les charges et augmenter les recettes », avec un allié de poids pour ce faire : la mécanisation des centres de tri (un site 100 % manuel génère un tri coutant 210 €/t en moyenne, contre 120 €/t pour un site industriel et donc mécanisé).
« Il faut donc restaurer la corrélation entre les montants versés et l’optimisation du tri. La relance de la dynamique que nous appelons de nos vœux implique au premier rang les collectivités » (…) « Il ne faut pas non plus faire l'impasse sur l'optimisation des coûts des centres de tri, des outils qui sont au centre du dispositif », a conclu Eric Brac de La Perrière.
