Recyclage des emballages en PSE: La Dordogne monte au créneau.
Dans le cadre de l’extension de son réseau de collecte « Points PSE », créé en janvier 2002 pour les petits gisements professionnels, le GIE Eco-PSE est partenaire du Conseil régional de la Dordogne dans la mise en place de la première filière départementale de collecte du polystyrène expansé en déchèterie… Une démarche novatrice qui constituera peut-être bientôt exemple à suivre…
En 10 ans, grâce à l’engagement des acteurs de la filière, le taux de recyclage des emballages professionnels en PSE est passé de10 à 30%...
Les gisements les plus importants de PSE professionnel (fabricants d’électroménager par exemple), sont désormais captés à 90%.
A l’inverse, les petits gisements demeurent généralement confrontés à des coûts de collecte prohibitifs avant même d’atteindre la filière de recyclage la plus proche. Cela pose la question de la viabilité économique de ces deux dernières années, dans les schémas de proximité avec apport volontaire du réseau Points PSE.
La filière proposée en Dordogne, tout en consolidant cette notion d’apport volontaire, devait permettre de tester la viabilité d’une collecte coordonnée à l’échelle de tout un département.
Elle s’appuie sur la rencontre d’acteurs locaux aux intérêts convergents :
le recycleur : l’entreprise Chassain Recyclage basée en Corrèze qui recherchait de nouveaux gisements d’emballages en PSE locaux afin de développer son activité
le Conseil général de la Dordogne qui cherchait à développer de nouvelles filières de valorisation de déchets afin de diminuer le volume du tout venant collecté puis traité en centre de stockage.
C’est pourquoi Eco-PSE, partenaire dès fin 2002 dans le montage du projet, s’est engagé résolument dans la phase d’expérimentation de cette opération de gestion collective en fournissant gratuitement 11 bornes de collecte Point PSE réparties dans les déchèteries des 10 syndicats volontaires du département, ainsi que sur le site du Conseil général.
Ces gisements collectés en déchèterie par apport volontaire sont ensuite acheminés à 80 km de là, chez le recycleur, qui transforme le PSE collecté en « gravier plastique » destiné principalement à la protection des drains, notamment agricoles. Le recycleur ne facture que le coût du transport et non des opérations de transformation du PSE collecté.
Les conclusions de cette période d’expérimentation de 4 mois prouvent que cette formule présente de nombreux atouts :
Pour les PME/PMI qui estiment que la collectivité leur propose une filière de valorisation adaptée, répondant à leurs besoins
Pour la collectivité qui préserve par ce biais la capacité de stockage du tout venant en décharge puisque sur 4 moins 700 m3 d’emballages en PSE ont pu ainsi être collectées sans aucune communication ou sensibilisation particulière à l’égard des usagers sur la période (soit un gisement potentiel minimum de 6 000 m » par an dans le seul département de la Dordogne).
Pour l’environnement dans la mesure où la valorisation des emballages en PSE, en plus de préserver les capacités d’enfouissement en décharge, permet d’offrir avec le gravier plastique, un produit de substitution non polluant là un matériau naturel prélevé en zone sensible (sablières, gravières).
Le Conseil général étudie désormais la mise en place (avec le concours des syndicats, du syndicat mixte départemental et des Chambres consulaires) d’un tarif unique en déchèterie, ouvert à tous les emballages professionnels qui permettra de financer notamment le service proposé sur le PSE.
De son côté, le recycleur compte sur la montée en puissance des ventes de son propre produit fini sur le département pour faire bénéficier les déchèteries d’une logistique de collecte optimisée via les retours de ses propres camions de livraison.
D’ores et déjà, 7 syndicats ont choisi de signer les contrats proposés par Eco-PSE et Chassain recyclage : tout laisse à penser qu’en 2004, cette initiative sera étendue à l’ensemble du département.