Recyclage des emballages : le Syctom déballe ses propositions
75% des emballages ménagers recyclés à l'horizon 2012 : c'est l'objectif ambitieux fixé par le Grenelle Environnement et un défi de taille que les collectivités locales vont devoir relever. C'est pourquoi François Dagnaud, Président du Syctom de l'Agglomération parisienne, vient de transmettre à Chantal Jouanno une contribution contenant une multitude de propositions...
Ce document, issu d'échanges entre le Syctom et ses collectivités adhérentes, a pour but d'apporter un nouveau point de vue à la réflexion de l'Etat. En effet, le MEEDDM détient désormais un rôle central : il pilote un comité technique et validera ensuite le contrat d'agrément fin 2010 des éco-organismes (aujourd’hui Eco-Emballages et Adelphe), ainsi que le cahier des charges du futur barème E.
Dans un communiqué, le Syctom appelle ainsi de ses voeux "la mise en place d'une économie circulaire du recyclage, devenue nécessaire dans un contexte de raréfaction des ressources naturelles. Pour y parvenir, il faut engager une véritable révolution en la matière". 3 axes de progrès sont avancés : une éco-conception effective, une information responsable et une gouvernance équilibrée.
En premier lieu, les industriels doivent être franchement incités à mettre sur le marché des produits et des emballages plus légers et facilement recyclables. Les matériaux seraient évalués en fonction de leur capacité à être effectivement recyclés. "La situation actuelle, où le producteur d'un emballage mal conçu ne paie qu'une petite partie de son traitement pendant que l'habitant paie une TGAP sur son élimination en supplément du coût du service public de gestion des déchets, est anormale. Elle doit changer : il s'agit d'engager une vraie révolution copernicienne", affirme François Dagnaud.
Pour faciliter le choix du consommateur et lui permettre de devenir éco-responsable, le Syctom propose ensuite de passer rapidement du "Point vert", qui ne signale que la contribution financière du producteur, à un système visuel simple et clair qui certifie sa recyclabilité et son éventuelle dangerosité. Le Syndicat est également "hautement favorable" à l'uniformisation des couleurs des bacs et des consignes de tri : à terme, cela évitera aux habitants d'être perdus dans les changements à chaque déménagement.
Le Syctom rappelle que les ambassadeurs de tri ont un rôle crucial pour l'information des habitants et la prévention des déchets. C'est pourquoi il faut leur permettre d'acquérir une connaissance complète de l'ensemble de la gestion des déchets, afin qu’ils deviennent des ambassadeurs du déchet. Le Syndicat propose donc que le financement à 100% de leur fonction soit réparti sur tous les éco-organismes : "Toutes les collectivités, même petites, doivent pouvoir en bénéficier à l'aide d'une procédure simple", ajoute-t-il.
Enfin, le Syctom recommande que les collectivités locales siègent dans les conseils d'administration des éco-organismes afin de favoriser une gouvernance équilibrée et responsable. Les statuts des éco-organismes doivent évoluer pour accomplir pleinement leur mission d’intérêt général. Il souhaite également que l'on puisse mobiliser un fonds pour que les collectivités puissent conduire au niveau national des audits ou des simulations afin d'évaluer les dispositifs mis en place.
Par exemple, il s'agira de veiller à ce que 80% des coûts d'élimination des produits soient effectivement couverts par les éco-organismes, tel que cela figure dans le Grenelle Environnement.