Ce 1er juin, le Jules Verne, un navire de la marine française de 151 mètres de long et de 7.815 tonnes, a fait son entrée dans le port de Gand (Belgique) pour y être entièrement démantelé et recyclé. Pour la Coberec, qui représente le secteur de la récupération du métal en Belgique, c’est une nouvelle reconnaissance du démantèlement durable des navires hors d’usage pratiqué dans le pays…
Le recyclage des navires est un monde à part. Le grand public ne le connait malheureusement qu’au travers d’images de sites de démantèlement en Extrême-Orient, où adultes et enfants démantèlent des navires dans des conditions bien souvent infâmes et à mains nues. La préservation de l’environnement ne figure par ailleurs pas en tête de liste des priorités (et c'est un euphémisme...).
Sous la pression internationale, la situation s’améliore. Dans le cadre de la Convention de Hong Kong, l’Europe a décidé que les navires en fin de vie battant pavillon européen ne pouvaient être démantelés que sur des chantiers de recyclage européens agréés (voir notre article). Seuls les chantiers répondant aux normes les plus strictes en matière de sécurité environnementale et de protection du personnel sont repris sur une Liste Blanche. La Belgique est le premier pays à abriter un chantier de démolition de navires figurant sur cette liste.
Ces dernières années, le démantèlement de navires a connu une hausse de +30%. En Belgique, ce sont chaque année une quarantaine de navires qui sont démantelés, ce qui représente quelque 30.000 tonnes de ferraille d’acier. On observe par ailleurs un changement significatif dans les types de navires à démanteler, ce qui démontre que les armateurs ont pris conscience de l’importance d’un démantèlement et d’un recyclage durables. Il y a quelques dizaines d’années, l’Europe et surtout la Belgique recevaient principalement des bateaux de navigation intérieure provenant d’Europe pour la démolition. Sous l’influence de mesures européennes de subvention, ce fut ensuite au tour des bateaux de pêche. Au début du millénaire, quelques "icônes" de la marine belge arrivèrent à maturité pour le démantèlement. Cela ouvrit les portes à la démolition de navires de marine en provenance des pays voisins. Depuis quelques années, de plus de plus d’entreprises privées privilégient également une démolition responsable à un démantèlement plus lucratif mais désastreux en Asie.