Recyclage des pneus : un avenir prometteur au Québec

Le 16/02/2009 à 18:07  

Recyclage des pneus : un avenir prometteur au Québec

Pneux usagés Le recyclage des pneus occupe environ 200 spécialistes répartis partout sur le territoire québécois. Il s’agit là d’une activité qui gagne à être connue : elle génère en effet 200 à 300 millions de dollars annuellement. «C’est une industrie qui a gagné en maturité depuis sept ans. Elle se structure bien et offre d’excellentes perspectives pour les matières découlant des pneus recyclés. Mais ce ne sera jamais un secteur qui deviendra un chef de file au Québec puisque nous sommes limités en matière première. Cependant, le recyclage des pneus est une industrie performante, dynamique et nous avons une expertise unique en Amérique du Nord», a souligné Marc Laquerrede Recyc.Québec

La naissance de Recyc-Québec a favorisé la disparition de nombreux dépotoirs de vieux pneus qui s'accumulaient là depuis des années, avec les risques d’incendie, la pollution et le préjudice à l’environnement, en sus. Ne reste aujoud'hui qu'un seul de ces dépotoirs en "exercice" : à Franklin, en Montérégie. «Notre mandat a été d’imposer une taxe de 3$ à l’achat de pneus neufs pour en assurer la gestion une fois leur durée de vie utile atteinte. Notre deuxième priorité a été d’éliminer les montagnes de pneus usagés qui se multipliaient un peu partout».

Le recyclage des pneus usagés peut servir principalement à deux utilisations:

La transformation du pneu en poudrette. Au Québec, deux entreprises ont tiré leur épingle de ce jeu : Royal Mat et Animat. Ces deux géants du recyclage fabriquent des produits haut de gamme à base de caoutchouc recyclé tels que des tapis athlétiques, des panneaux acoustiques, des dos d’ânes et bien d'autres applications encore.

La réutilisation : des transporteurs mandatés par Recyc-Québec amènent les vieux pneus vers des entreprises de recyclage dans cette optique. «Les pneus qui ont encore une bonne structure où il est possible de poser une nouvelle semelle et de prolonger leur durée de vie, sont privilégiés. Une entreprise, située en Gaspésie, se spécialise dans ce créneau pour les pneus d’autos. Quant aux pneus de camions, les entreprises en recyclage se retrouvent partout au Québec».
Bien que ce ne soit pas le marché le plus important, il demeure la priorité numéro un chez Recyc-Québec. Cinq joueurs se disputent ce marché du recyclage primaire: Royal Mat, Animat, Dynamat, Granutech et Cromco.

Toutes les entreprises dédiéesau recyclage des vieux pneus sont dépendantes de la matière première. «Elles ne peuvent pas aller au-delà du nombre de pneus rebutés par les consommateurs. Ce n’est pas comme une entreprise qui peut acquérir des équipements pour augmenter sa production».
Certes, ajoute en substance Marc Laquerre, la croissance annuelle des activités est bien présente du fait que le nombre de véhicules sur les routes augmente. Mais la hausse n’est pas exponentielle et l’industrie du recyclage aurait bien besoin d’un plus grand nombre de pneus à recycler en raison d’une demande élevée. Et c’est justement ici qu’intervient le dilemme de Recyc-Québec. «Mon problème est de bien répartir les pneus entre les entreprises. Si j’en donne plus à l’une, l’autre pourrait fermer. Tout est lié à la possibilité d’acquérir un plus grand nombre de pneus pour assurer la croissance des entreprises de recyclage».