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Recyclage des vélos et trottinettes : Jump n'y va pas par quatre chemins
Le 21/11/2019 à 21:47
Recyclage des vélos et trottinettes : Jump n'y va pas par quatre chemins
Lancé à Paris le 11 avril, Jump propose des vélos et des trottinettes électriques en libre service, disponibles directement depuis l'application Uber : en 7 mois, plus de 150 000 utilisateurs sont enregistrés pour plus de 1 million de courses réalisées en trottinettes et vélos. A la clé, de nécessaires réparations, des pièces à valoriser et à recycler, pour éviter le déchet devant être éliminé...
Convaincus qu'un matériel solide a moins besoin d'être réparé, les vélos (32 kg/unité, tous équipés d’une batterie amovible qui peut être remplacée sur place lorsqu’elle est déchargée, ce qui leur évite d'être transportés quotidiennement pour être rechargés) et autres trotinettes proposés sont costauds : conçus pour résister aux intempéries et rester de jour comme de nuit dans la rue grâce à des composants adaptés ainsi qu’un programme d'entretien minutieux, il n'en demeure pas moins que certaines pièces plus sensibles doivent être changées et remplacées de manière plus fréquente. En juillet, la deuxième génération des trottinettes a été lancée : ces trottinnettes électriques ont une durée de vie de 28 jours ; 4 mois après leur lancement, seule quelques unes n’ont pas pu être réparées. Les composants structurels tels que le cadre et le moteur durent plus d'un an et certains composants d'usure tels que les freins et les béquilles sont remplacés environ tous les 3 à 6 mois.
Disposant d'un atelier de réparation dans chacun de ses entrepôts avec une trentaine de mécaniciens qui s’occupent de vérifier l’état de ces moyens de transport urbains, puis de procéder aux réparations nécessaires, Jump confirme que dans 98% des cas, le vélo ou la trottinette est remis sur la route. Pour les 2% restants, deux processus s’engagent: les pièces toujours fonctionnelles sont réutilisées sur d’autres véhicules comme les béquilles ou les poignées par exemple, pour celles qui ne le sont plus, Veolia entre en piste. De fait, Jump by Uber et Veolia viennent d'annoncer leur partenariat pour trier, recycler et valoriser les pièces défectueuses ou hors d’usage des vélos et trottinettes mis en circulation, l'idée étant de s'appuyer sur la spécialisation du géant français, pour s'ancrer dans une démarche de valorisation de 100% des pièces de ses véhicules. Les déchets d’une trottinette ou d’un vélo sont principalement : le frein et l’accélérateur électronique, le tableau de bord, les poignées, les batteries principale et externe, le boîtier de géolocalisation, le moteur, les pneus et le squelette fait de métaux ferreux et non ferreux ainsi que de plastique.
Veolia s’occupe du processus de collecte, de tri et de valorisation et/ou recyclage des déchets et des pièces défectueuses ou hors d’usage. Le premier réserve un espace dans ses 2 entrepôts pour stocker les pièces défectueuses, le second organise la collecte via sa filiale Triade, les matériels HS étant transportés vers ses sites spécialisés, triplement certifiés. Là, les pièces défectueuses sont triées en 4 catégories : les plastiques & caoutchoucs, les métaux, les composants électroniques et les batteries. En fonction des matériaux, un processus de recyclage s’entame alors avec un objectif de valorisation supérieur à 90%. Ce sera également le cas pour les batteries électriques quand nécessaire : à travers sa filiale Sarpi, Veolia procèdera à un premier traitement sur son site de Dieuze en Moselle, spécialiste depuis plus de 10 ans maintenant, du traitement des batteries électriques.
Les différents éléments constitutifs d'une batterie sont recyclés après extraction, purification et concentration dans des procédés chimiques complexes. L'industriel récupère et valorise des batteries pour en extraire les métaux stratégiques (nickel, cobalt, cuivre, lithium, manganèse,...). Sur le réemploi des métaux, citons par exemple le cas du cobalt ou du nickel, deux métaux à fort enjeu avec le développement des technologies, qui peuvent être réutilisés dans des applications métallurgiques pour refaire des aciers spéciaux ou dans la chimie afin d’obtenir des sels métalliques utiles à la fabrication de cellules de batteries. Concernant le lithium présent dans les batteries (1%), les sources principales d’approvisionnement aujourd’hui sont issues des mines ou des salars, l’enjeu des prochaines années sera de les substituer progressivement par des matériaux provenant du recyclage.