Recyclage du bois : un tapis pour absorber les métaux lourds
La jeune société Pearl, à l'origine d'un laboratoire spécialisé en mesure et expertise de la radioactivité naturelle, a mis au point, après sept ans de R&D, le Biosorb, un tapis à même de piéger à moindre coût, et avec des rendements satisfaisants les métaux et radionucléides dissous dans les eaux, même à l'état de traces...
En 2014, la société initiait une première levée de fonds de 800 K€ auprès de Forinvest Business Angels, professionnels de la filière forestière, de Dynalim (co-investissement public), et de la plateforme de crowdfunding WiSEED, pour engager l’industrialisation de son innovation : pari gagné puisque 10 000 m2 de tapis biosorbants étaient rapidement disponibles pour des applications immédiates à grande échelle, et que les capacités industrielles mises au point permettent de produire en série afin de répondre à la demande prévisionnelle.
Une deuxième levée de fonds d’un montant équivalent a été bouclée avec succès au cours de l'été 2016, auprès des investisseurs initiaux, pour assurer le déploiement commercial de Biosorb®.
Elaboré à partir d'écorces d'arbres (sous produits ou déchets résultant de l'exploitation forestière), broyées et activées par un procédé de chimie verte, puis insérées dans un non-tissé en sous-produit de teillage de fibres de lin, Biosorb est à la fois écologique et simple à mettre en œuvre. L'effluent à traiter passe par capillarité au travers de plusieurs de ces tapis simplement empilés dans les bassins existants, ou encore des modules adaptés et peut ensuite rejoindre directement le milieu naturel par surverse.
« Les polluants sont fixés sur les écorces par un phénomène d'échanges d'ions et/ou de chélation, selon la nature des éléments à piéger.
Le système, 100% nature est sobre : il ne nécessite ni énergie supplémentaire, ni injection de produits chimiques. Une fois saturés en polluants, les tapis peuvent être incinérés avec récupération d'énergie ou stabilisés avant stockage en centre d'enfouissement technique, tandis que les métaux ayant un intérêt économique, peuvent aisément être régénérés », explique Nathalie Lopez…
C’est la société Serpol qui, la première, a permis à PearL de démontrer les performances et la valeur ajoutée de Biosorb® sur cette application. L’entreprise de dépollution était confrontée, en amont d’une démolition immobilière en zone urbaine, à devoir vidanger et faire éliminer quelques dizaines de m3 d’une eau résiduaire d’un vide sanitaire contenant des traces de nickel, chrome et cuivre. Le traitement sur site de l’eau polluée sur les tapis Biosorb simplement empilés a permis de réduire d’un facteur 10 le coût de cette opération, tout en restant conformes avec les exigences réglementaires.
Particulièrement adapté pour les traitements de finition d''effluents industriels chargés en métaux lourds, ce tapis made in France, est couvert par trois brevets internationaux